Le ministre québécois de la Santé parle de recruter les top guns dans son réseau. Autre preuve que l’anglicisation a encore de beaux jours au Québec. Une notion simple que l’on se sent obligé d’exprimer en anglais, parce que… quoi, au juste? Le terme est plus évocateur, plus solide dans la langue de Joe Biden?
L’idée du ministre Dubé, c’est d’embaucher des praticiens de haut niveau, de rang supérieur, des gens très compétents. Bref des médecins et infirmières de haut vol. Certains diraient des gros canons, des grosses pointures. En fait, la crème de la crème, les meilleurs, quoi. Des praticiens d’élite.
Top
En Europe on parlerait peut-être de médecins de top niveau. Certes, on pourrait tout simplement dire de haut niveau, mais ce serait trop simple… Car, le mot top s’est glissé en français depuis plusieurs décennies et son éradication parait impossible, parce qu’il est court et facile à prononcer pour des gens qui ne connaissent rien à l’anglais.
Mais cet anglicisme est quand même à déconseiller, nous dit l’Office québécois de la langue française :
L’emprunt à l’anglais top est déconseillé en français, qu’il soit employé comme nom ou comme adjectif. Top signifie « haut, sommet », et est parfois employé, par extension, avec une valeur superlative.
Le top, c’est le plus haut niveau, ce qu’il y a de mieux. Le mot en question apparait dans quelques expressions figées, qu’il est heureusement facile de traduire.
- Top model, ou top-modèle : mannequin vedette.
- Top niveau : de niveau supérieur, de haut niveau.
- Top secret : ultrasecret.
Encore faut-il faire l’effort de le traduire.
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