Un verre de whisky…

Comme Hemingway, j’aime bien déguster un verre de whisky en écrivant. C’est grisant, non pas parce que je me prends pour le grand écrivain américain, mais parce que le divin breuvage rompt toutes les entraves de ma créativité.

En tant qu’écrivain en devenir, j’aime bien me laisser bercer par la douce euphorie de la boisson ambrée. Mes personnages déclament, ma plume s’envole…

Hemingway calait sa bouteille en écrivant ses articles, mais pas moi. Il y a une nuance entre douce euphorie et soulographie, comme disait Balzac. Pourtant, les modèles ne manquent pas. Pensons à Churchill, qui en buvait une en écrivant ses discours du lendemain… Il a gagné le Nobel de littérature, mais je ne suis pas certain de le suivre sur ce chemin.

L’auteur que je suis aime bien enfiler des défroques peut-être trop grandes pour lui, finalement. Je suis sûr que, perchés sur leur nuage, Winston et Ernest me regardent d’un air attendri.

Un écrivain est comme un comédien : il aime se perdre dans certains rôles, en attendant le jour béni de la publication. Parfois, je m’amuse à personnifier Hemingway. D’autres jours, je me rends dans un café populaire d’Ottawa et, coiffé de ma casquette de baseball, pour faire oublier ma calvitie, je déploie mon Mac sur la table, comme un albatros. Je sirote un latte, je compose. Perdu au milieu des étudiants d’université, je m’imagine avoir encore vingt ans.

La magie d’écrire.

Spéculation

Il est des mots que l’on voit et entend si souvent qu’on a l’impression qu’ils ont toujours fait partie du paysage. Personne ne s’en méfie.

Certains sont de purs barbarismes, comme démotion, tandis que d’autres sont bel et bien français, mais avec un sens différent de l’anglais. Or, cette langue influence beaucoup le français, depuis quelques décennies, de sorte que certains mots voient leur définition élargie, sous les coups de boutoir de l’usage.

Et cet usage devient tellement courant, que les dictionnaires finissent par le signaler dans leurs pages.

C’est le cas du mot spéculation, maintenant accepté au sens de supposition, hypothèse… du moins dans le Larousse. Le mot est toutefois péjoratif. Quant au dernier Robert, celui de 2015, il s’en tient à la définition traditionnelle d’étude ou de recherche abstraite, ou encore d’opération financière.

Le terme français exact est conjecture : on se perd en conjectures sur l’identité véritable de l’assassin de John Kennedy. Le substantif a donné le verbe conjecturer.

Avec le Larousse, nous nous trouvons devant un nouveau cas de mots orphelins, car le verbe spéculer n’a pas le sens de faire des spéculations, au sens d’émettre des hypothèses… Le verbe a plutôt le sens de réfléchir à une question, ce qui n’est pas la même chose que de faire des conjectures.

Ainsi va le français… pour l’instant.

 

 

 

Formel et informel

La série mots orphelins se poursuit avec le cas le plus éloquent.

Vous avez une rencontre informelle avec votre supérieur hiérarchique, ce qui signifie que vous devisez à bâtons rompus, sans ordre du jour précis. Le lendemain, ce même supérieur convoque les employés de votre service à une réunion formelle pour discuter des grandes orientations.

Paradoxalement, informelle est correct, tandis que formelle ne l’est pas.

Formel est l’un des anglicismes les plus répandus. Faux ami idéal, il s’insère parfaitement bien dans une conversation et la plupart des gens n’y voient que du feu.

Que signifie formel? « Dont la précision et la netteté excluent toute méprise, toute équivoque. », nous dit le Robert. Opposer un démenti formel est correct; déposer une accusation formelle, aussi.

Mais le mot n’a pas le sens d’officiel, qui vient de l’anglais.

Les emplois suivants sont fautifs : « … un accord formel entre Édimbourg et Londres » — La Presse. « Amir Khadir réclame une enquête formelle du Commissaire au lobbyisme sur les activités de Power Corporation. » — Le Journal de Montréal.

Un exemple d’emploi acceptable : « Le Congrès du travail du Canada est formel — Ottawa ne pense qu’à rembourser la dette. » — Le Devoir.

Il n’échappera à personne que nous sommes devant une contradiction. D’une part, informel qui signifie « non officiel » et, d’autre part, formel qui n’a PAS le sens d’« officiel ».

Car informel vient bel et bien de l’anglais. Son sens véritable en français est « Qui refuse de représenter des formes reconnaissables et classables. », nous dit Le Robert. Le même ouvrage signale l’origine anglaise de ce terme lorsqu’il désigne une chose qui n’est pas officielle.

Ainsi en va-t-il du français qui accepte d’élargir son répertoire pour accueillir un anglicisme, mais qui ferme la porte à son petit frère.

Prochain article : discrimination et discriminer.

Accommoder

L’anglicisme, voilà l’ennemi; tapi dans l’ombre, il nous attend au détour. Et très souvent, on ne le voit pas venir.

Ainsi en est-il du verbe accommoder et de son petit frère, accommodement.

Les Québécois et les autres francophones du Canada sont très accommodants : ils sont toujours prêts à accommoder un voisin dans le pétrin. Par ailleurs, si les nouveaux venus sont prêts à faire quelques efforts d’adaptation, ils sont aussi disposés à leur consentir certains accommodements pour les aider à s’intégrer.

Qu’est-ce qui cloche dans le paragraphe précédent?

Accommoder. Être accommodant, c’est se montrer conciliant, débonnaire. Consentir des accommodements signifie conclure un arrangement convenable. Pourtant, accommoder n’a pas tout à fait le même sens. Le Petit Robert dit : « Accommoder avec : VIEUX, faire s’accorder, concorder. MOD., préparer des aliments pour la consommation. »

Le Petit Larousse donne cependant un sens voisin : mettre en accord, adapter. Accommoder des paroles aux circonstances. Mais nulle part ne voit-on d’exemple plus contemporain, notamment avec des minorités. En fait le sens du verbe est bien limité, surtout quand on regarde la signification du substantif accommodement. Dixit Le Robert : « Règlement à l’amiable (d’un différend, d’une querelle). »

Sans oublier que l’anglicisme nous attend au détour. En effet, selon la Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française, accommoder n’a pas le sens de « rendre service » ou d’« obliger ».

Signalons que l’expression accommodement raisonnable est entrée dans le Robert : « Au Canada, compromis visant à concilier les droits fondamentaux et les particularités culturelles et religieuses d’un individu, d’une communauté. ».

Toutefois, ce que bien peu de gens savent, c’est que l’expression vient tout droit de l’anglais reasonable accommodation, qui figurait dans un jugement de la Cour suprême, en 1985. Les médias ont plus tard récupéré le calque et l’ont propagé (surprise!).

Mais soyons honnête, ce hiatus met en lumière une faute de concordance typique du français : un verbe et un substantif dont le sens n’est pas tout à fait le même. Si nous consentons des accommodements à des gens, pourquoi ne peut-on pas les accommoder aussi?

C’est ce que j’appelle des mots orphelins, à défaut de mieux. C’est un phénomène que je compte étudier dans mes prochains articles.

Un autre exemple éloquent : formel et informel. À lire bientôt.

Fenêtre d’opportunité

Après le dépôt de son prochain budget, le gouvernement disposera d’une belle fenêtre d’opportunité pour déclencher des élections. On imagine la même expression dans les pages sportives pour parler de la possibilité d’échanger un joueur.

Expression absente du registre français, sauf ces dernières années. Et pour cause : ce n’est pas du français. De quoi parle-t-on au juste? Du moment propice, de l’occasion rêvée de déclencher des élections. Rien de plus.

La fameuse fenêtre d’opportunité sent le caoutchouc brûlé, elle est artificielle, elle relève d’une autre logique, celle de l’anglais.

Les correcteurs du journal Le Monde ont répertorié quelques tournures au fumet irrésistible avec le mot fenêtre.

Une fenêtre de tir pourrait avantageusement remplacer la hideuse fenêtre opportunité. Il s’agit du très bref moment pendant lequel on peut lancer une fusée dans l’espace pour qu’elle se place correctement en orbite. Par extension, cette fenêtre désigne une possibilité favorable pour prendre une décision politique.

La politique et l’amour partagent aussi une fenêtre de rencontre. En diplomatie, on réservera une fenêtre de rencontre entre deux chefs d’État.

Enfin, le monde des vignobles possède une fenêtre de maturité.

Quant au mot opportunité, il nous réserve encore de longs et vigoureux débats sur son sens véritable : le caractère opportun d’une chose, ou encore une possibilité, une occasion.

Je profite de cette belle opportunité pour vous signaler que cette dernière acception vient de l’anglais opportunity; à cela, j’ajouterais que l’Académie française accepte ce nouveau sens.

Certains y voient une belle occasion d’enrichir le français, tandis que d’autres préfèrent s’en tenir au sens traditionnel. À vous de choisir.

Envoyer un manuscrit

Bon, puisque vous y tenez vraiment, semblent dire les éditeurs.

Jadis, soumettre votre roman était la chose la plus simple. Il suffisait de vous présenter chez l’éditeur ou encore de l’envoyer par la poste. C’est cette solution que la plupart des auteurs choisissent.

Mais là, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient. Les directives de l’Union des écrivains et écrivaines du Québec nous laissent croire que les éditeurs ont tous les mêmes exigences. Plus maintenant.

Certains souhaitent même que vous leur soumettiez par courriel un synopsis, afin de voir si votre histoire les intéresse ou non. À ce sujet, l’auteur qui ne veut pas perdre son temps et ses sous à envoyer des manuscrits à tout vent aurait intérêt à consulter la page Web de l’éditeur visé. Dressez la liste de ceux qui publient votre genre de prose. Oubliez les autres.

La plupart des maisons d’édition vont dans le sens de l’Union en exigeant un manuscrit tapé à double interligne avec des marges généreuses pour laisser place aux commentaires. Ensuite, les pages doivent être imprimées d’un seul côté. Pourtant, je suis tombé sur des éditeurs qui souhaitaient plutôt un interligne et demi, voire simple interligne; l’un d’entre eux voulait une impression recto-verso.

Ce n’est pas tout d’envoyer le manuscrit. Il faut y joindre vos coordonnées et une présentation de votre roman. Certains veulent même un CV, signe encourageant qu’ils voudraient mieux vous connaître.

La lettre de présentation de votre roman est cruciale. Il ne suffit pas de raconter platement votre histoire. Non, c’est bien plus cela : vous devez expliquer à l’éditeur pourquoi votre roman pourrait séduire le public. Vos personnages ont du gabarit : dites-le! Votre plume fait du patinage artistique : dites-le aussi. Essayez de mettre en lumière ce en quoi votre futur livre se distinguera des autres.

En fait, il s’agit d’une première pub et c’est vous qui la signez. Donc ne manquez pas votre coup!

Le cœur gonflé d’espoir (cliché pratique), vous mettez votre manuscrit à la poste. Quelques éditeurs acceptent maintenant un simple courriel et une pièce jointe. Vous êtes déjà impatient de recevoir une réponse. Justement…

Là où les conditions varient sensiblement d’une maison à l’autre, c’est le délai de réponse. Généralement, on nous promet une réponse écrite dans les trois mois. Certains éditeurs, toutefois, nous préviennent qu’il ne faut rien espérer avant… six mois. L’un d’entre eux m’a dit carrément qu’après ce délai, il fallait tout simplement l’oublier : il n’enverra même pas de lettre de refus. Insultant pour le pauvre auteur qui a investi des années dans son œuvre. Nous en sommes rendus là.

Que s’est-il passé?

Apparemment, les éditeurs sont inondés de manuscrits. Cette constatation surprend, en cette époque numérique; pourtant, oui, les gens écrivent encore des histoires et veulent les faire publier sur papier. Non, tout n’est pas dans le Web. Cela vous rassure? Moi oui.

Comme nous l’avons vu dans mon premier article, il est hélas fort probable que votre chef-d’œuvre ne sera pas reconnu à sa juste valeur. L’éditeur vous en avise par une lettre stéréotypée, vous disant que malheureusement votre roman ne pourra faire partie de son programme de publication de l’an prochain. Cette lettre prend parfois la forme d’un simple courriel. Chose certaine, elle est rarement motivée et on ne vous fournit pas les commentaires du comité de lecture. Bien dommage.

Magnanime, la maison d’édition vous proposera de vous renvoyer le manuscrit pour une modique somme. Certaines d’entre elles ne retourent plus les manuscrits.

Vous savez maintenant à quoi vous en tenir. Bon courage.

Écrire et réécrire

Lorsque vous regardez une partie de tennis, vous pouvez avoir l’impression de pouvoir vous en tirer aussi bien que Milos Raonic ou Eugenie Bouchard. Voyons! Exécuter un revers a l’air si facile… Je pourrais faire la même chose. Bon sang, comment a-t-il fait pour rater cette balle?

Le lecteur qui dévore un roman historique de Ken Follet a l’impression qu’il l’a écrit d’un seul trait. Tout s’enchaîne merveilleusement bien, on tourne les pages et le temps file…

(Ironiquement, j’imagine le même Follet présentant son manuscrit à un éditeur : bof, trop long, les personnages ne sont pas assez développés, récit plutôt invraisemblable, style trop racoleur, allez voir ailleurs…)

En réalité, vous pouvez être certain que l’auteur de n’importe quel roman a sué sang et eau avant d’en arriver à la version finale. Et cette version n’est qu’un pâle reflet de ce que l’auteur avait prévu dans son plan.

Car tout le monde vous le dira : il faut un plan. Votre histoire doit être un papier à musique que vous suivez aveuglément; bref l’auteur est une sorte de piano mécanique qui égrène les notes.

Ce n’est pas tout à fait exact. Les anglophones disent souvent que le diable est dans les détails.

Pourtant, tout était clair dans votre tête. Le train partait de Montréal et il allait à Toronto. Mais très rapidement, votre prose s’anime sous vos mains, elle vous échappe et le convoi dévie. Pourquoi? Les péripéties exponentielles dont vous agrémentez votre chef-d’oeuvre forment bientôt un nœud inextricable : tel évènement vient en télescoper un autre, de sorte que tel développement ne tient plus. Et tout le reste, si clair dans votre esprit, devient tout à coup fragile, comme un château de sable léché par la mer.

Le doute vous tenaille, tel un spectre. En promenant votre chien, vous essayez de démêler les fils d’une intrigue qui apparaissait si simple au départ. Vous commencez à vous méfier des idées de génie qu’une muse perfide vous suggère. Vous hésitez à prendre des chemins de traverse qui pourraient vous conduire vers le néant.

L’inspiration étouffe sous le poids de vos hésitations; peut-être que tout votre récit n’a aucun sens, en fin de compte. L’impensable se produit : vous êtes tentés de tout laisser tomber. Incapable d’en sortir, vous chassez l’histoire de votre esprit, en pensant que vous n’avez pas la trempe d’un écrivain.

Pendant quelques semaines, vous délaissez votre projet. Tourner en rond vous exaspère, démêler les fils de votre propre histoire est trop frustrant.

Puis… l’illumination.

Tuer tel personnage mène à une impasse; par contre en éliminer un autre est nettement plus intéressant. Tiens! Pourquoi pas? Votre histoire ressuscite après une longue hibernation. Les muses reviennent vous hanter dans vos promenades et vous susurrent de nouveaux développements prometteurs. Le personnage principal est une musulmane née au Québec; pourquoi l’une de ses amies ne serait-elle pas une catholique pratiquante, pour faire contrepoids avec une autre copine agnostique?

L’espoir renaît. Alors, petit tâcheron, vous saupoudrez le récit de petites précisions qui en renforcent l’armature. Vos personnages deviennent plus nuancés. Ils s’emparent de l’auteur et lui dictent de nouveaux passages. Fébrile, vous relisez votre œuvre, rattrapant des passages devenus caducs, éliminant longueurs et redites. Le récit prend du tonus; il devient prometteur. Le train repart pour Toronto.

Pour la cinquième fois, vous réécrivez le synopsis : la fin est légèrement modifiée (il y avait trois possibilités); tel personnage prend du galon, un autre s’efface avec humilité.

Mais il y a encore un nœud. Un personnage envoûté par sa religion doit changer d’attitude, mais comment? Il est trop obtus pour évoluer et tout revirement risque de verser dans l’invraisemblance. Vous devez trouver une solution… sinon il faut changer la fin.

L’équilibre du récit repose sur une ribambelle de détails; aucun lien logique ne doit être négligé. Vous êtes à la merci de la moindre distraction. Tout doit se tenir. Et soyez assuré que la moindre faille n’échappera pas à l’œil inquisiteur de l’éditeur.

Vous vous relisez une dernière fois. Toutes les incohérences du roman ont été gommées… du moins vous l’espérez. Un personnage a cessé de changer de nom au fil du récit. Un changement global irréfléchi vous a conduit à baptiser Laurence et Charlotte du même nom que l’héroïne… difficile de démêler les trois Safia qui dialoguent en même temps! L’histoire se tient, elle est logique et crédible. Les lieux communs sur les musulmans ont été évités, vos personnages sont nuancés et approfondis. Vous les sentez, ils vibrent dans votre cœur. Le comité de lecture va aimer ça.

Gonflé d’espoir, vous envoyez votre précieux manuscrit à quelques éditeurs.

 

Prochain article : Envoyer un manuscrit.

Noms de pays francisés

La plupart des noms de pays viennent de langues étrangères et conservent leur graphie originale.

Quelques-uns sont des traductions : Autriche (Österreich), République dominicaine (República Dominicana), Japon (日本).

Habituellement, les noms sont translittérés d’une manière assez fidèle dans les langues occidentales, pour que la graphie reflète la prononciation originale du toponyme.

Les noms de pays comportant un E prononcé comme un É peuvent représenter une difficulté. Le Monténégro, nom issu de l’italien, prend deux accents et fait figure d’exception. Le nom des autres pays concernés s’écrit sans accent : Belarus, Guatemala, Liberia, Nigeria, Venezuela.

On remarquera que le nom de leurs habitants comporte un É. Bélarussien, Guatémaltèque, Libérien, Nigérian, Vénézuélien. Pourquoi? Parce qu’il s’agit de noms français et que, par conséquent, ils prennent les caractéristiques orthographiques de notre langue.

Depuis 2013, le dictionnaire Larousse francise certaines graphies, comme Détroit et Saint-Louis, auparavant écrites à l’anglaise. Rappelons que ces deux villes ont été fondées par les Français. Le même ouvrage donne maintenant deux graphies pour les pays précités, une avec accent aigu et une autre sans accent, celle qu’on voyait dans les éditions précédentes.

Les États dont la graphie a été francisée voient leur nom écrit ainsi : Bélarus (entrée principale à Biélorussie), Guatémala, Libéria, Nigéria, Vénézuéla. Notons que ces graphies sont données comme deuxième choix, mais elles n’en acquièrent pas moins une certaine crédibilité en étant publiées dans le Larousse.

Il me semble que c’est la voie à suivre.

Intoxiqué

L’erreur est trop fréquente pour ne pas en parler. Un party d’adolescents tourne mal : plusieurs d’entre eux sont intoxiqués et doivent être soignés dans un hôpital.

Que veut-on dire au juste? Tout dépend dans quelle langue on pense, car « intoxiqué » est un redoutable faux ami. En français, vous êtes intoxiqué si vous avez mangé des huîtres qui n’étaient pas fraîches. Une intoxication est un empoisonnement.

En anglais, toutefois, intoxicated signifie que vous avez trop bu; vous êtes ivre, grisé, saoul.

Bien entendu, une personne qui dépasse six fois la limite permise pour la consommation d’alcool est saoule, mais on peut dire, dans ce cas précis, qu’elle est aussi intoxiquée, parce qu’elle est dans un coma éthylique qui met sa vie en danger.

Comme pour l’alcool, l’emploi du mot intoxiqué est une question de mesure. Sauf dans les cas d’empoisonnement, il est préférable de parler d’ivresse plutôt que d’intoxication.