Bottines et babines

Au Québec on entend souvent que « Les bottines doivent suivre les babines. » Cette expression pittoresque est sûrement énigmatique pour toute personne n’ayant pas grandi au Canada.

Tout d’abord, les bottines ce sont les bottes. Quant aux babines, il s’agit tout simplement des lèvres… Toujours pas clair?

En français normatif, on dirait « Joindre le geste à la parole. » C’est élégant, mais peut-être un peu trop pour beaucoup de gens au Québec, nation lourdement influencée par l’anti-intellectualisme nord-américain. Parler simple fait moins prétentieux (soupir).

D’où l’expression qui fait l’objet de ce billet. Elle est populaire dans les médias et, si j’étais cynique, je dirais que bien des scribes ignorent probablement l’expression correcte. D’après moi, le tandem bottines/babines devrait être utilisé pour faire de l’ironie, mais le substituer au geste qui doit suivre la parole est un appauvrissement de la langue.

Découvrir la langue québécoise

Le site suivant est une belle découverte. Il recense un grand nombre d’expressions québécoises et comporte un glossaire impressionnant.

Food truck

Les anglicismes envahissent tellement la langue française qu’il y a de quoi faire une indigestion, surtout quand il serait possible de traduire l’expression dans notre langue et que, par surcroit, elle ne renvoie pas uniquement à une réalité anglo-saxonne.

C’est le cas de food truck. Vous savez, ces espèces de bazars ambulants qui vendent le plus souvent des mets rapides, cuits sur le gril. Par exemple des hot-dogs et autres shawarmas.

Le terme n’est pas si difficile à traduire.

L’Office québécois de la langue française propose : camion de restauration, camion de cuisine de rue.

Camion de cuisine, camion-cuisine, camion-restaurant, etc. Certains risqueront camion de bouffe… Et pourquoi pas? Les cyniques ajouteront camion de malbouffe…

On peut voir aussi camion alimentaire, camion à nourriture.

Et pourquoi pas le bon vieux mot cantine? Certains objecteront qu’une cantine est une sorte de restaurant collectif… Vrai, mais n’est-ce pas ce qu’est, au fond, un food truck? On pourrait peut-être dire une cantine roulante.

Bref, vous voilà saturés, bande d’insatiables. Quand on y panse (!), il est facile de traduire cet anglicisme.

Fête

Nous venons de célébrer la fête des Français, le 14 juillet dernier, et plus tôt, c’était le Canada qui était à l’honneur, le premier juillet.

On aura remarqué que le mot fête s’écrit tout en minuscule. Les exemples abondent :

La fête du Canada

La fête de l’Indépendance américaine

La fête des Mères

La fête du Travail

Selon la logique du français, le générique fête s’écrit en minuscule, alors que l’élément spécifique prend la majuscule initiale. C’est le spécifique qui donne tout son sens à l’expression, le générique fête n’étant qu’une simple cheville.

Donc fête en minuscule… Le mot jour applique la même logique restrictive.

Le jour du Souvenir

Le jour de l’An

Contrairement à d’autres langues occidentales, le français ne veut pas de majuscule au générique. Soit dit en passant, on écrit pourtant la Journée nationale des patriotes. Le français et ses exceptions…

Le temps des fêtes

Écrit de cette manière, cette expression manque de précision. Habituellement, il est question des fêtes de fin d’année, de la fête de Noël. Mais dans un autre contexte, l’expression pourrait être comprise autrement.

C’est pourquoi il est préférable de mettre la majuscule à Fêtes.

Le temps des Fêtes est source de joie et de réunion des familles.

Les Fêtes sont une période achalandée pour les commerces.

Les fêtes emblématiques

Certains évènements ont marqué l’Histoire. Ils sont suffisamment connus pour que l’on élide l’année et que l’on attribue la majuscule au mois, qui, en français, s’écrit presque toujours avec la minuscule.

Le 14 Juillet

Le 11 Septembre

Bien entendu, si on écrit la date au complet, le nom du mois retrouve sa rassurante minuscule.

La Révolution française a eu lieu le 14 juillet 1789.

Les attentats du 11 septembre 2001 ont bouleversé les États-Unis.