Mpox

Ces jours-ci, on entend de plus en plus parler d’une nouvelle maladie qui menace les populations africaines et, par ricochet, celles du reste de l’humanité.

On l’appelle mpox; en langage courant il s’agit de la variole simienne ou encore de l’orthopoxvirose simienne. L’adjectif simienne vient du mot « singe », parce que ces primates ont été les premiers vecteurs de la transmission de cette maladie aux humains.

Alors que vient faire le M dans mpox? Il vient de l’anglais monkey. Encore une fois, la langue de Shakespeare s’impose comme un vecteur universel… L’appellation est proposée par l’Organisation mondiale de la santé afin d’avoir une désignation universelle de la maladie dans toutes les langues.

Il va sans dire que la facilité l’emporte dans la francophonie. En effet, mpox s’impose un peu partout, car il est nettement plus aisé d’adopter ce terme que de s’écarteler en parlant de l’orthopoxvirose simienne. Pourtant, il me semble que variole simienne fait très bien l’affaire.

D’ailleurs, l’Office québécois de la langue française nous dit : « L’emploi de l’emprunt intégral à l’anglais monkeypox est déconseillé. En effet, il est formé de deux noms anglais et ne s’intègre pas aisément au français. »

Encore une fois, le français singe l’anglais.

Campagne

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la campagne électorale américaine nous réserve toutes sortes de surprises. Désistement de Biden, irruption de J.D. Vance… On ne s’ennuie pas. L’une de ces surprises est le sens donné au mot « campagne » lui-même.

Dans les médias francophones on lit régulièrement des phrases comme : « La campagne de Kamala Harris a réagi aux propos de Donald Trump. » Cette formulation étonne. La campagne étant l’ensemble des activités pour promouvoir la candidature de Mme Harris. La campagne n’est pas une personne en soit, ni une organisation.

On peut voir dans ce cas une petite ellipse pour éviter de dire les responsables de la campagne ou encore l’équipe de campagne. Certains tiqueront, car l’ellipse en question ne correspond pas aux définitions habituelles données dans les ouvrages de langue.

Certains y verront un autre cas d’influence de l’anglais, langue flexible par excellence. Car chez nos voisins États-Uniens, parle couramment de la campagne de la vice-présidente qui organise les rassemblements, publie des communiqués, réplique au camp Trump, etc.

Avouons-le, l’ellipse est séduisante parce que concise. Comment lui résister? Un peu comme avec Mme Harris…

Tag

On en voit partout, sur les murs, sur les portes et même sur les viaducs. Que d’acrobaties pour laisser sa trace dans les lieux publics.

Les tags pullulent. Ils sont une forme de graffiti apposée un peu partout qui composent une sorte de signature. Le tag se veut décoratif.

Ceux qui tracent des tags sont des tagueurs.

Plusieurs se demanderont quelle est la différence avec un graffiti, terme le plus souvent employé au Québec et dans le reste du Canada. Les grands dictionnaires y voient un dessin ou une inscription sur un mur ou sur un monument. Le mot en question est donc plus générique. On avouera que la nuance est assez mince.

Ceux qui tracent des graffitis sont des graffiteurs.

Graffiti est le pluriel italien de graffito. On pourrait conserver le pluriel italien en français et écrire graffiti, mais le mot est bien acclimaté dans notre langue, de sorte qu’on peut écrire graffitis avec le pluriel français, un peu comme on le fait avec spaghettis, un autre pluriel italien qui s’écrit sans S dans la langue de Dante.

Les Européens emploient aussi le terme graff pour désigner une fresque murale, plus élaborée que le tag. Voilà bien des nuances pour tous ces barbouillages, parfois réussis, mais pas toujours.

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