Les emprunts à l’anglais sont très souvent le fruit d’une mode, par définition passagère, et finissent pas s’estomper. Il en est, cependant, qui s’incrustent et en viennent à faire partie du vocabulaire courant, alors que l’on pourrait très bien s’en passer, et ce sans difficulté.
C’est particulièrement vrai dans le monde du spectacle.
On dit souvent qu’un film a remporté beaucoup de succès au box-office, terme figurant dans les grands dictionnaires. Pourquoi cet anglicisme s’est-il imposé en français ? Mystère. Après tout, le box-office n’est rien d’autre que le guichet. Alors si un film a remporté du succès aux guichets, tout le monde comprendra qu’il s’est attiré un vaste public.
Un long métrage est parfois la nouvelle version d’un succès passé, comme cela se voit de plus en plus souvent. Les critiques parleront d’un remake. Il me semble pourtant que le français est suffisamment clair.
Il est toujours intéressant de voir comment un film ou une émission de télévision est conçue et tournée. De plus en plus, on voit des émissions sur ce thème, affublées du titre hideux de making of. Il me semble qu’on pourrait aisément se passer de cet anglicisme, auquel les médias semblent tenir à tout prix. Pourquoi ne pas dire le tournage de telle émission?
Enfin, nos valeureux humoristes aiment bien se donner en spectacle… seuls. On parle alors d’un one-man-show, autre défi à la stabilité des dentiers…. Un seul mot suffit pourtant : solo, bête, tout simple. Un spectacle-solo. Vous ne trouvez pas que c’est plus joli?
Les humoristes ont la cote, pour le meilleur et pour le pire. Un peu partout, les salles de spectacle invitent des stand-up comics. Ce que l’on appelait jadis des fantaisistes.
Et un show, ça ne pourrait pas tout simplement être un spectacle? Est-ce qu’un show est plus spectaculaire qu’un spectacle?
Étonnant quand même de voir comment les artistes, qui disent défendre la culture québécoise et la langue avec tant de fierté, s’obstinent à employer des termes qui ne méritent que de rester dans le registre anglais.
J’ajouterais que les gens qui montent sur scène pour se donner en spectacle, qu’ils soient seuls ou à plusieurs, sont des « comédiens », car l’art dramatique, qu’il s’agisse de comédies, de tragédies ou d’autres spectacles, est un métier qui s’apprend.
« Humoriste », au contraire, désigne des gens qui ont de l’humour, ou qui le pratiquent, ce qui est beaucoup plus subjectif. N’importe qui peut s’autoproclamer « humoriste ».
Quant au one-man-show, il s’agit bien souvent d’un truisme en français. En effet, on n’assiste pas au one-man-show de Jamel (« to Jamel’s one-man-show »), on va voir Jamel sur scène. Ou sur les planches 😉
Belle journée à vous!