Les Franco-Ontariens devraient être plus « vocaux » pour défendre leurs intérêts. Commentaire entendu à la suite de l’annonce des difficultés financières auxquelles est confronté le groupe de presse propriétaire du journal LeDroit d’Ottawa.
Pas besoin d’être un ténor de la langue pour reconnaitre le vocal anglais dont le sens précis est de se faire entendre.
De nos jours, les groupes « vocaux » se multiplient dans tout le spectre des idées politiques. Les débats respectueux se raréfient comme l’air au sommet de l’Everest. L’hebdomadaire britannique The Economist rapportait que sur les campus américains 61 pour 100 des étudiants et étudiantes disaient que le climat universitaire empêchait la libre-expression des opinions. Plus d’un tiers des universitaires trouvaient d’ailleurs légitime qu’on fasse taire certaines personnes dont les vues sont considérées racistes, homophobes, etc. Et dix pour cent estimaient que le recours à la violence pour les faire taire était justifié…
Les radicaux ne logent pas uniquement à l’enseigne d’une certaine gauche bien-pensante. Les populistes de droite sont tout aussi « vocaux » quand ils parlent de l’immigration, de l’éducation sexuelle …
Comme on le voit, le vocal anglais est bien pratique… Comment qualifier tous ces groupes qui mènent grand train? Bien sûr, ils sont remuants, virulents, agressifs, etc.
On peut recourir à une périphrase pouvant être modulée selon le contexte :
Ces groupes s’agitent beaucoup. Ils font beaucoup de bruit. Ils se font entendre sans cesse. Ils protestent avec insistance.
Dans un registre plus marqué :
Ils sont agressifs, vociférants, intimidants, véhéments.
Mais le terme à l’étude n’a pas nécessairement cette coloration entachée d’agressivité. En témoigne cet exemple puisé au Parlement du Canada.
Sadly, I know the government is very vocal about what is has done for seniors…
Malheureusement, je sais que le gouvernement n’arrête pas de se vanter de ce qu’il a fait pour nos aînés…
Au Parlement européen, une opposition « vocale » est une opposition qui agit avec vivacité.
Comme on le voit, le vocal anglais ratisse tous les registres, passant du soprano au baryton. Le français, lui, est moins imagé et recourt à des termes moins musicaux, poussant la note jusqu’à interpréter la périphrase.
Une petite musique de nuit, quoi.