Votre métier est-il demandant? Celui de traducteur l’est, en tout cas.
Cet adjectif est l’enfant naturel du verbe demander, le problème étant que le verbe en question n’a pas le même sens en anglais et en français. Autre cas typique de faux ami.
To demand, en anglais, c’est exiger.
Par conséquent, l’adjectif demandant devient lui aussi un anglicisme.
Heureusement, cet anglicisme est facile à déjouer. Exigeant nous vient tout de suite à l’esprit. Selon le contexte, on pourrait ajouter éprouvant. Et, à partir de ces solutions, on peut facilement faire sortir d’autres lapins de notre chapeau.
Que diriez-vous de astreignant, contraignant, oppressant, pénible, asservissant? Traduire est un métier accaparant; c’est un art délicat. Bref, un travail difficile – tiens, personne n’y avait pensé. Comme l’œuf de Colomb (qui était caché dans le frigo, soit dit en passant…)
Certains avanceront que la traduction est un travail pointilleux.
Ceux qui voudront épater la galerie diront que c’est un métier assujettissant.
Dans certains contextes, on pourra écrire qu’un projet est complexe, et non pas demandant.
Ai-je besoin d’en dire plus pour vous convaincre qu’on peut aisément se passer de ce somptueux anglicisme qu’est demandant?