Le merveilleux monde du sport est lourdement influencé par l’anglais et on a souvent l’impression que les commentateurs à la télé pensent tout simplement dans la langue de Shakespeare. Passons en revue quelques expressions populaires tout en attisant la nostalgie des défunts Expos de Montréal.
De retour dans la formation, Carter jouera sur une base régulière.
Construction typique de l’anglais, et inutile par-dessus tout. Carter jouera régulièrement, à tous les jours. Soit dit en passant, l’emploi abusif de sur une base + adjectif n’est pas propre au monde du sport.
Tim Raines est un joueur versatile.
Ah bon? Il est sujet aux changements d’humeur? Voilà un bel exemple de faux-ami. En fait, Raines est un joueur polyvalent.
Pedro Martinez est un fier compétiteur.
Autre calque de l’anglais. Martinez est un joueur fougueux, intense.
Les Expos sont très heureux de voir Al Oliver joindre les rangs de l’équipe.
L’erreur ne saute pas aux yeux, mais en français on dit plutôt rejoindre les rangs des Expos ou encore se joindre aux Expos.
Les balles cassantes sont l’un des atouts de Steve Rogers.
Calque de breaking balls, l’expression est tentante… comme une balle courbe, que certains commentateurs qualifient de décevante. Certains feront valoir qu’une balle à effet « casse » en arrivant vers le marbre, alors qu’en fait elle s’infléchit. Mais j’imagine mal les commentateurs en train de parler d’une balle infléchissante… Quant à décevante, le mot renvoie à deception… en anglais, qui signifie « tromperie ». La courbe de Rogers ne déçoit pas les frappeurs, elle les déjoue. Alors pourquoi ne pas parler d’une courbe efficace tout simplement?
Les Expos ont capitalisé sur les erreurs des Mets et ont disposé de l’équipe new-yorkaise par la marque de cinq à zéro.
On peut douter que les Expos aient vraiment converti leur victoire en capital, sens véritable de capitaliser, pas plus qu’ils n’ont mis les Mets à leur disposition… Ils ont profité des erreurs de l’adversaire et l’ont vaincu.