La guerre commerciale lancée par le cinglé de la Maison-Blanche nous a donné ce farfadet malicieux : tarif (douanier). Tel le monstre du docteur Frankenstein, ses créateurs en ont perdu le contrôle. Il est maintenant dans tous les bouches, quasiment impossible à éradiquer.
Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Je connais deux vaillantes traductrices qui ont tenté en vain de corriger certains médias. Elles ont péri comme Jeanne d’Arc. Le raisonnement des scribes est limpide, à défaut d’être exact : si c’est tariff en anglais c’est sûrement tarif en français.
N’importe qui peut être traducteur.
Nos scribes auraient intérêt à lire la presse étrangère; ils finiraient (peut-être) par se poser des questions. En effet, comment se fait-il que les journaux européens relatant la guerre commerciale lancée par Trump contre le Canada et le Mexique… ne parlent pas du tout de tarifs?
Curieusement, il est question de droits de douane, même quand le Canada réplique au président Trump.
Contre-tarifs
La dernière création des médias canadiens est apparemment solide, mais elle s’appuie sur une faute de langue qu’ils ne veulent pas voir. Dans les textes européens, on ne parle pas de contre-tarifs, mais de droits de douane, cette fois-ci imposés par le Canada.
On pourrait parler de droits imposés en représailles. Et pourquoi ne pas y aller d’une formule plus courte comme : réponse, réplique, réponse tarifaire, mesures de rétorsion, comme l’écrivent certains médias européens.
Tout cela est bien beau, mais encore faut-il qu’il y ait une volonté de se corriger. Or il est très clair qu’elle n’existe pas.