Ce qui est remarquable au Québec, c’est que même les personnes instruites s’expriment mal, et les fautes se frayent un chemin jusque dans les titres des ministères.
Deux exemples :
David Heurtel est nommé au Développement durable, à l’Environnement et à la Lutte aux changements climatiques.
Francine Charbonneau devient ministre responsable des Aînés, de la Famille, de la Lutte à l’intimidation.
Dans un article précédent, j’expliquais que le verbe lutter se construit avec la préposition contre; par conséquent, on parlera de la lutte contre l’intimidation, contre les changements climatiques.
La grande question, à présent, est de savoir si cette faute de langue sera corrigée. Rien n’est moins sûr, car il y a une constante : gens instruits comme gens moins instruits au Québec sont souvent réticents à corriger leurs fautes. Les prétextes sont bien connus : c’est pas important; les gens comprennent quand même; on n’est pas en France ici, etc.
Il y a quelques années, quand le nouveau gouvernement Harper prêchait la transparence, il a présenté un projet de loi intitulé Loi sur l’imputabilité. Les pressions exercées par le Bureau de la traduction avaient amené le Bloc québécois à proposer un amendement, miraculeusement accepté : on changea le titre de la loi. Elle est devenue la Loi sur la responsabilité.
Verra-t-on le même scénario à Québec?