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Fantômer

Mon billet sur ghoster a suscité de nombreux commentaires intéressants sur les manières créatives de rendre ce mot en français. Plusieurs m’ont signalé la traduction fantômer, qui a engendré un autre néologisme, fantomisation (sans accent nous dit l’OQLF).

Intéressant, mais on suit la démarche de l’anglais pas à pas. L’anglais utilise une image, on la reprend en français. Et je ne vous parle même pas de spectrification que certains ont proposé. Comme je le signalais dans le premier billet, il vaut parfois mieux recourir à cet outil trop souvent décrié, la périphrase.

Une périphrase amusante est rupture à l’anglaise, inspiré de filer à l’anglaise. D’autres, plus prosaïques suggèrent couper les ponts. Dans ce cas, on peut dire qu’Élisabeth a bloqué Robert, elle l’ignore, elle l’a rayé de la carte.

Une ancienne collègue du Bureau de la traduction, Annie Baillargeon, a fait le commentaire suivant :

Je trouve souvent plus limpide en français d’inverser le sujet et l’objet ou de changer l’angle d’approche pour rendre l’idée : Du jour au lendemain, Elisabeth a cessé de donner des nouvelles, a coupé les ponts, a disparu. Ou alors : silence radio, plus rien, etc. Élisabeth m’a effacée de sa vie.

Ne m’effacez pas de vos vies.

Ghoster

Ghoster est un cas intéressant d’anglicisme difficile à traduire en un seul mot. Bien entendu, on pourrait dire occulter une autre personne, la faire disparaitre de notre vie… Ce sont là des périphrases qui ont quand même l’avantage d’être relativement claires. Mais voilà, leur sonorité n’est pas aussi magique que ghoster, d’autant plus que l’anglicisme tient en un seul mot. En outre, occulter et faire disparaitre ont un sens plus général, tandis que l’anglicisme est plus spécifique.

Élysabeth a ghosté Robert.

Élysabeth a occulté Robert.

Dans le deuxième cas, on n’est pas tout à fait sûr de comprendre. Essayons autre chose.

Élysabeth a fait disparaitre Robert.

Là, ça devient inquiétant… Il faut se montrer plus précis.

Élysabeth a fait disparaitre Robert de ses amis Face de Bouc.

Cette ambigüité explique que ghoster se soit frayé un chemin dans la langue des jeunes, aussi bien au Québec, qu’en France ou ailleurs dans la francophonie. On imagine mal la jeune génération élevée dans les médias sociaux dire qu’elle a occulté quelqu’un.

C’est souvent un piège d’essayer de trouver à tout prix un mot unique pour traduire un mot anglais. Les périphrases sont souvent la meilleure solution, car elles explicitent le sens réel d’un mot au lieu de proposer une solution bancale.

Conjugaison fantasmagorique…

Le Robert en ligne nous permet de voir comment les verbes se conjuguent… ce qui inclut ceux venant de l’anglais. Appliquer l’imparfait du subjonctif et le passé simple à un anglicisme peut devenir fort amusant…

Il a fallu que nous ghostassions Robert.

Ils ghostèrent Robert.

De quoi faire des cauchemars.

A priori

Les mots d’origine latine abondent en français. Il peut s’agir de locutions adverbiales tout comme de substantifs entrés dans l’usage.

A priori

Une locution latine qui signifie « D’après ce qui est avant. » Bref, ce qui ne se réfère pas à l’expérience ou aux faits. L’expression contraire est a posteriori.

En français, a priori est devenu un substantif synonyme de préjugé. A priori peut aussi s’employer comme une locution : « A priori, cela semble une bonne idée. »

On remarquera l’absence d’accent grave sur le A initial. Les rectifications de 1990 proposent (animisme, je sais) d’écrire l’expression en un seul mot : apriori ou encore avec l’accent grave : à priori.

Post mortem

L’anglais a aussi emprunté à la langue latine et ses emprunts peuvent être différents de ceux du français. Mais les deux langues en partagent aussi un certain nombre et là encore l’usage nous tend le piège insidieux des faux amis.

 Post mortem est une locution adverbiale utilisée en français. Elle signifie « après la mort ». Faire un examen post mortem, c’est-à-dire une autopsie.

L’anglais emploie l’expression comme substantif au sens de bilan, rétrospective, analyse. On commet donc un anglicisme en disant : « Le Canadien de Montréal fait le post mortem de sa saison décevante. » Il serait plus français de dire que l’équipe s’est penchée sur sa dernière saison, qu’elle en a fait le bilan, ou encore l’examen.

Italique ou pas?

Les locutions qui ont été francisées s’écrivent en caractères latins.

Envoyer son curriculum vitae à l’université. Un diplomate chinois ayant fait de l’intimidation est persona non grata au Canada. Laila recourt à la fécondation in vitro.

Les locutions latines que l’on trouve dans des ouvrages savants s’écrivent généralement en italique. Quelques exemples : ad libitum, opus citatum (op. cit.), ibidem, in fine, etc.

Encore partager

Partager – suite et fin

J’ai écrit plusieurs articles sur le mot partager, particulièrement sur le sens anglais qu’il a pris ces dernières années. Traditionnellement, partager quelque chose, c’est le diviser en plusieurs parts. Par exemple, partager un gâteau.

Sous l’influence du mot anglais share, le verbe en question a pris le sens de mettre en commun, diffuser, envoyer, faire connaitre, etc. Le sens s’est propagé dans le monde informatique, avant d’envahir la langue courante. On partage des photos aussi bien qu’on partage une opinion ou un appartement.

L’anglicisme est signalé dans des ouvrages québécois comme le Dictionnaire Usito et le Multidictionnaire de la langue française.

Il était fatal que les grands dictionnaires français finissent par prendre en compte cette inflexion sémantique. Le Petit Robert 2023 le fait d’une manière on ne peut plus discrète. Au lieu d’ajouter une rubrique signalant l’emprunt à l’anglais, il a glissé un troisième sens, dans une série de huit, sans nulle part signaler l’origine de la nouvelle définition.

En fait, il a fondu le sens anglais dans une définition plus générale.

Rendre accessible; faire connaitre. Partager une recette, une astuce avec ses lecteurs. Faire partager son expérience, sa passion. Partager une image sur les réseaux sociaux. (C’est moi qui souligne.)

Il n’échappe à personne que le sens plus moderne est suggéré à la fin, sur la pointe des pieds en chuchotant.Honteux de son audace, semble-t-il, le Petit Robert ne propose aucune marque d’usage comme anglicisme, de l’anglais, etc.

Suit toutefois une remarque suave : Partager à qqn (ex. Je vous partage ma vidéo) est fautif.

Jusqu’à quand? Si cet emploi fautif est signalé, c’est qu’il se répand. Surveillons les prochaines éditions du Robert. Mais, comme dans un contrat d’assurance, il faudra lire les petits caractères.

Approche

Certains politiciens ont une approche très différente, selon qu’ils siègent dans l’opposition ou qu’ils sont ministres. Dans leur cas, la notion d’honneur aurait besoin d’être clairement définie.

Le mot approche ne dérange plus personne… ou je me trompe. Comme bien d’autres notions issues de l’anglais, il a trouvé sa niche dans notre langue.

Une approche, c’est « une manière d’aborder un sujet de connaissance quant au point de vue adopté et à la méthode utilisée », nous dit le Robert. Les autres ouvrages de langue opinent dans le même sens. Cette définition vient de l’anglais.

Synonymes 

Ceux qui voudront éviter cet anglicisme devenu invisible parleront d’une démarche, d’une optique ou encore d’un point de vue.

Ils n’ont pas la même approche de la question. Le syndicat et la partie patronale ont des approches différentes quant au télétravail.

Pour parler savant, leur cadre de référence, ou leurs références tout court ne sont pas les mêmes. Et pourquoi pas un angle d’attaque?

Vade retro anglicismus !

Cette phrase célèbre de Cicéron, reprise plus tard par Jésus, imprègne la pensée de bien des langagiers. Tout ce qui émane de l’anglais est délétère et il faut s’en tenir loin.

Ce n’est pas toujours vrai. Pensons à réaliser, bien ancré dans notre langue et qui, lui aussi, passe inaperçu. Vous n’aviez pas réalisé que c’était aussi un anglicisme? On l’emploie couramment au sens de se rendre compte.

« Cet emploi calqué sur l’anglais a été critiqué, mais il est maintenant passé dans l’usage. » C’est ce que nous dit Marie-Eva de Villers dans son Multidictionnaire de la langue française.

Morale de cette histoire, l’anglais vient parfois enrichir le français. Mais la vigilance s’impose quand même, car la langue française possède de nombreux outils pour éviter les anglicismes.

Anglish

En 1966, Paul Jennings inventa le terme Anglish pour qualifier une nouvelle langue anglaise expurgée de tous ses emprunts au français, au latin et au grec. Une langue purement germanique. Voici un extrait de sa déclaration parue dans la revue satirique Punch.

Our tongue was kept free from outlandish inmingling of French and Latin-fetched words which a Norman win would, beyond askthink, have inled into it.

Dans la phrase précédente, les mots en gras signifient foreign, victory et question…

Conquête normande

Cet article parait 900 ans après ce que nous appelons la Conquête normande. Guillaume le Conquérant s’installe alors sur le trône de l’Angleterre, ce qui aura des conséquences incalculables sur la langue anglaise. En effet, le français devient la langue de l’administration et elle le restera pendant 300 ans.

L’idée de recréer un anglais pur n’est pas nouvelle. Un érudit anglais du nom de John Cheke propose au seizième siècle de se débarrasser des mots français et latins, en faisant valoir que les emprunts à ces langues sont inutiles.

Plus tard, d’autres commentateurs ont flirté avec l’idée d’épurer l’anglais à leur tour. Mais pourquoi au juste? Certains estiment que les mots d’origine germanique comme mother, wrong, life, etc. ont sont plus « tactiles » que ceux d’autres langues. Ils ont un effet plus grand, ils cognent dur…

L’anglais langue latinisée

On estime que l’anglais moderne se compose de deux tiers de mots français, latins et grecs. L’apport du latin frise les 30 %, tout comme le français, tandis que les mots d’origine germanique représentent à peine 26 % du corpus.

C’est ce qui explique que pour un francophone une grande partie des mots d’un texte anglais sont transparents, parce qu’ils viennent du français.

Ce projet puriste qu’est l’Anglish peut s’expliquer de plusieurs manières : rivalité avec la France; effacer la Conquête normande; fantaisie linguistique pour imaginer ce qu’aurait été la langue anglaise n’eût été de ladite conquête.

Comment fonctionne l’Anglish?

Quatre principes guident le purisme anglishais (sic) :

1. Choisir des mots germaniques existants.

2. Faire revivre d’anciens mots germaniques.

3. Adopter de vieux mots anglais.

4. Créer de nouveaux mots anglais.

On peut substituer des mots germaniques à d’autres, d’origine française. Par exemple because devient since. Dans because, il y a le mot cause qui vient du français.

On peut aussi insérer d’anciens mots germaniques, qui peuvent encore exister, mais en retenant leur sens original. Par exemple : Queen Elizabeth the Other. Ce dernier mot est un archaïsme au sens de « second ». Cette substitution surprend et doit être expliquée à des lecteurs anglophones.

On peut aussi prendre de vieux mots anglais comme outlandish que nous avons vus plus haut.

L’Anglish se veut une langue évolutive, qui permet de créer de nouveaux mots.

You forgot your umbrella? You mean, you forgot your rainshade.

Rainshade est une construction logique, semblable à l’allemand Regenschirm.

Un peu de vocabulaire

L’élaboration d’un vocabulaire purement anglais fait appel au génie de la langue anglaise. La juxtaposition de deux mots crée un nouveau concept. Ce procédé existe dans d’autres langues germaniques, comme l’allemand, le néerlandais et les langues scandinaves germaniques (islandais, norvégien, danois et suédois).

AnglaisAnglishAllemand
TelephoneFarclangerFernsprecher
TelevisionFarseerFernseher
ScienceWitshipWissenschaft
DictionaryWordbookWörterbuch

D’autres néologismes s’sont différents de leurs équivalents allemands mais ont aussi leur logique. Par exemple, une conclusion sera une endsay, tandis qu’une négation se dira naysay. Le literature anglais se traduira par bookcraft.

Prenons ce dernier mot, littérature en français. On constate que le norvégien, le suédois et le danois disent litteratur, le néerlandais literatuur. Ces langues germaniques ont elles aussi été influencées par le latin.

Purisme de bon aloi?

Il n’est pas très réaliste d’imaginer que l’anglais épuré verra le jour. Chambarder l’anglais en lui retirant les deux tiers de son vocabulaire? Les mots d’origine latine font partie de l’anglais depuis plusieurs siècles et les retirer serait une opération titanesque. De la même manière, épurer le français en bannissant tous les mots d’origine anglaise, allemande, espagnole ou italienne serait une sorte d’hécatombe.

En outre, l’idée d’ignorer les apports du français et d’autres langues ne tient pas la route. Toutes les langues empruntent aux autres. C’est un enrichissement indispensable qui comble des lacunes.

L’Anglish est finalement d’abord et avant tout un divertissement intellectuel. Un divertissement auquel s’adonnent une multitude d’anglophones, comme on peut le voir dans internet.

Pour ceux que cela intéresse, il existe dans Reddit une communauté Anglish. Ailleurs sur la toile, on peut trouver un dictionnaire Anglais-Anglish.

I bid you farewell, quatre mots authentiquement anglais.

Streaming

J’ai écouté la délicieuse série franco-belge Astrid et Raphaëlle. Astrid est une autiste qui aide une inspectrice de police à résoudre des énigmes. La série brille de tous ses feux lorsqu’elle illustre la façon de penser d’Astrid et montre son évolution lente vers une meilleure intégration sociale.

J’ai écouté les deux premières saisons et la troisième est disponible en streaming. Ce terme est vite passé en français, d’autant plus que tout néologisme doit maintenant s’exprimer en anglais, point à la ligne. On n’a qu’à écouter les informations françaises et européennes pour le constater. On peut aussi écouter les commentateurs québécois pour voir que ce n’est guère mieux ici.

Les francophones encore attachés à la traduction ont trouvé diffusion en continu ou diffusion en mode continu. On peut aussi dire diffusion en flux. Bien entendu, dire que Astrid et Raphaëlle est diffusé en flux ou en continu est souhaitable. Mais le mot anglais brille de mille feux, d’autant plus qu’il est moins laborieux de parler tout simplement de streaming. Beaucoup trouveront qu’il est plus naturel d’utiliser ce terme, qui a trouvé sa place dans l’usage.

Il me parait toutefois important de souligner qu’il existe des solutions de rechange.

L’une d’entre elles consiste tout simplement de dire que Astrid et Raphaëlle est diffusé sur la plateforme Toutv. Le mot streaming est ainsi évité et tout le monde comprend.

Choquer

La question du jour : êtes-vous choqué?

Poser la question au Canada et dans la francophonie ne donnera pas nécessairement les mêmes réponses.

La définition classique du verbe choquer est de heurter violemment. On peut aussi choquer des verres en portant un toast. Le germanisme trinquer est souvent employé dans ce contexte.

Le verbe en question a également le sens plus abstrait de blesser moralement, déplaire, scandaliser, offenser. Un film controversé peut choquer le public. Les propos orduriers d’un commentateur choquent les personnes progressistes.

Un humoriste qui s’en prend à un handicapé surprend, étonne et choque.

Selon le Robert : une personne qui est choquée a subi un choc. Elle est traumatisée.

Au Canada 

Les dernières définitions nous rapprochent du sens commun du verbe choquer dans notre pays. Choquer, c’est mettre quelqu’un en colère. Une personne qui se choque est fâchée.

À mon sens, cette acception dérive de celle vue ailleurs de scandalisé. Une personne choquée est en colère.

D’ailleurs, le Multidictionnaire de la langue française accepte cette définition, qui n’est pas un anglicisme. Il s’agit d’un canadianisme de bon aloi, comme on disait jadis.

Safe space (suite)

Mon dernier article sur la notion de safe space m’a valu de nombreux commentaires, la plupart constructifs. Je me permets d’en faire la matière d’un second article pour répondre à la même question : comment traduire safe space?

Une traductrice m’a indiqué que le terme en question est lié à la volonté de créer un milieu sain dans lequel on peut discuter de problèmes épineux, sans être jugé et sans subir de nouveaux traumatismes. On pourrait parler ici d’espace sans discrimination, sans jugement.

Certains parleraient ici de bulle, qui est un espace protégé. Pourrait-on parler de bulle protectrice ? Dans la même veine on pourrait dire un sanctuaire, qui rejoint les notions de refuge, dont j’ai parlé dans le premier article, et d’asile. Ce dernier mot me parait à éviter, pour des raisons évidentes, car il peut aussi s’entendre d’un hôpital psychiatrique, ce qu’un d’espace sans discrimination n’est évidemment pas.

Trigger warnings

Les avertissements que l’on entend au début des émissions de télévision s’appellent des trigger warnings, ce qu’on traduit par traumavertissements.

Safe space

Notre société est de plus en plus sensible. On craint tellement d’offenser quelqu’un que les productions télé et cinéma sont systématiquement précédées de ce qu’on appelle en anglais des trigger warnings, ces avertissements indiquant aux spectateurs que le langage employé pourrait ne pas convenir, que des personnes fument ou boivent de l’alcool.

Même des comédies inoffensives reçoivent ce genre d’avertissement. Nous en sommes là.

L’idée est toujours de créer des safe spaces dans lesquels personne ne pourra se sentir mal à l’aise. Le terme anglais a fait recette et n’est que rarement traduit.

De prime abord, on serait tenté de suivre la démarche de l’anglais, tellement plus simple et rassurante. Donc : espace sécuritaire, sûr, de sécurité, sécurisant.

Voilà qui est offensant pour toute personne aimant la langue française. Mais comment se démarquer de l’anglais? Ne pourrait-on pas parler de milieu sécuritaire ? Peut-être d’un endroit sûr ? Certains diront un endroit sûr réservé.

Par ailleurs, les périphrases ne sont guère attrayantes. « Endroit où l’on se sent en sécurité. » « Endroit où l’on est à l’abri. » À l’abri de quoi? De la réalité?

Ces fameux milieux sécuritaires ont pour objet de créer une zone sécuritaire, aseptisée, censée protéger les étudiants d’université ou les personnes assistant à une pièce de théâtre de mots ou de propos « jugés offensants » par certains. Il s’agit de les protéger, comme si on les amenait dans un refuge pendant un bombardement ennemi. On serait tenté de parler de cocon protecteur, mais il est clair que cette formulation serait jugée… offensante.

En ce jour de la Francophonie, c’est sûrement la langue française au Canada qui aurait besoin d’une zone de protection.