Balance du pouvoir


L’élection au Nouveau-Brunswick amène une situation quasi-inédite dans cette province : l’arrivée d’un gouvernement minoritaire. Du jamais vu depuis un siècle.

Peu importe le parti qui formera le gouvernement, il devra partager le pouvoir avec un ou des tiers partis. Ces derniers détiendront ce que l’on appelle couramment la balance du pouvoir.

Cette expression, employée au Parlement du Canada, est pourtant un calque de l’anglais balance of power.

Comme il est signalé dans les Clefs du français pratique :

Un parti influe sur l’équilibre des partis lorsqu’il peut mettre le gouvernement en minorité en votant avec un autre parti.

Un tiers parti devient donc l’arbitre de la situation, mieux, il détient la clef ou les clefs du pouvoir. Il est en quelque sorte le maître du jeu. On pourrait presque se permettre cette métaphore médiévale : il est un faiseur de roi !

L’expression détenir les clefs du pouvoir est nettement plus française et élégante que son équivalente anglaise avoir la balance du pouvoir.

À mettre dans la balance lorsque vous rédigerez.

 

Question de l’urne en 2025

Le Canada vient de plonger dans une élection cruciale pour l’avenir du pays et il ne fait pas de doute que le point central de la campagne sera les relations avec les États-Unis.

Cela dit, le calque est certes moins choquant que bien d’autres, mais c’est un calque quand même.

Si on s’éloigne un peu de l’anglais, il est facile d’exprimer cette notion en français idiomatique.

Les rapports avec l’innommable président états-unien pourraient être la question déterminante, la question décisive ou dominante. Le quotidien Le Droit y allait d’une suggestion intéressante en 2018 : la principale question de l’élection. Tiens? Pourquoi pas?

On peut aussi reformuler : « L’élection de 2025 portera principalement sur les relations avec les États-Unis.  » Ou encore : « Les relations canado-américaines seront au centre des préoccupations des électeurs. »

Qu’en pensez-vous?