Le 20 janvier prochain le président désigné Donald Trump prêtera serment sur les marches du Capitole. Il s’agit donc d’une cérémonie d’assermentation.
Il faut se méfier comme du terme inauguration, un faux ami insidieux. Il est temps qu’on en finisse avec cet anglicisme ronflant de cérémonie d’inauguration. Pensez-y bien, on ne peut inaugurer un président en français ; on inaugure un bâtiment.
En témoigne cette définition dans Le Petit Larousse :
Cérémonie, acte par lequel on procède officiellement à l’installation, à la mise en service d’un monument, d’un édifice, d’une construction, etc. : Inauguration d’un établissement scolaire.
Le Petit Robert ajoute la nuance suivante :
FIG. et LITT. Commencement, début. L’inauguration d’une nouvelle politique.
Bien sûr, on peut fouiller dans les tréfonds de l’histoire pour essayer à tout prix de trouver un sens vieilli, voire caduc, afin d’employer inauguration.
Jadis, le terme inauguration était utilisé pour des personnes. Mais, nous précise Le Trésor de la langue française, il s’agissait d’une « Cérémonie religieuse qui se pratique au sacre, au couronnement des souverains. L’inauguration d’un empereur. » L’ouvrage souligne que cet emploi est vieilli.
Intronisation
Dans un sens figuré, on sera tenté de parler de l’intronisation de Donald Trump. Les attitudes impériales du financier élu pourraient nous inciter à utiliser cette expression, au figuré. Mais le fait est que la présidence américaine ne repose pas sur une dynastie. À moins que Trump n’ait l’intention de tenter un coup d’État comme celui de Louis-Napoléon Bonaparte, en 1851, il est présomptueux de parler d’intronisation de Donald Trump.
Investiture
Au sens moderne, une investiture est un acte par lequel un parti politique désigne un candidat à une élection. Par exemple, M. Trump a obtenu l’investiture des républicain l’été dernier.
Mais le terme investiture n’est pas totalement dénué de logique, comme je l’explique dans un autre article.
Assermentation
Le vote des grands électeurs est officiellement dépouillé le 14 décembre. Le 6 janvier, le Sénat reconnaît officiellement le résultat du scrutin, ce qui est normalement une formalité. Suit la cérémonie d’assermentation du nouveau président des États-Unis qui se déroule devant le Capitole, le 20 janvier. Le nouveau président prête alors serment et devient officiellement le nouveau locataire de la Maison-Blanche.
L’expression cérémonie d’assermentation est donc celle qu’il faut retenir.
Explications d’orfèvre mais quand on en est (en France) à « délivrer des billets de vols domestiques gratuits pour adresser la problématique du support à l’aérien » (oui je vous fais un pot-pourri),
tout cela est bien byzantin ?