La langue de Cervantes est l’une des plus répandues dans le monde. Comme l’indique l’Institut Cervantes, l’espagnol « … figure parmi les cinq premières langues du monde en termes de nombre de locuteurs, de nombre de pays où elle est officielle et d’extension géographique. C’est une langue officielle des Nations Unies et une langue de référence dans les relations internationales. » Quelque 500 millions de personnes dans le monde sont hispanophones. L’espagnol est la troisième langue la plus utilisée dans le Web.
Des sources diverses
Comme bien des langues, l’espagnol a puisé dans le réservoir grec pour s’alimenter : bodega (cale) qui vient du grec apotheka. Le latin a donné filosofía et teología.
La présence des Wisigoths a aussi laissé des traces : ganso (oie), guerra et robar (voler). Ce dernier mot n’est pas sans rappeler l’anglais robbery et le français dérober.
L’occupation musulmane, à partir de 711 de notre ère, a amené l’entrée massive de mots arabes dans la langue de Cervantes. Pensons à algarabia (charabia), à comparer au français algarade (altercation); algodón (coton) et Guadalkivir qui, en arabe, signifie « grand fleuve ».
La Reconquesta de 1492 allait tout changer et entrainer la domination du castillan.
Cette fois-ci, c’est le français qui devient source de néologismes. Par exemple manjar (mets); mensaje (message); batallón (bataillon); bayoneta (bayonnette), sans oublier… jardín.
Le Siècle d’or espagnol, de 1492 à 1681, est marqué par le grand rayonnement culturel de l’Espagne, de sorte que le français est encore une fois allé puiser des néologismes en Ibérie. Vous saviez probablement que guitare vient de l’espagnol tout comme grandiose.
D’autres hispanismes suivront au fil des siècles : boléro, gitane, guérilla, intransigeant.
Le castillan d’Amérique
Le français européen diffère de celui parlé en Amérique. Ainsi en va-t-il de l’espagnol sud-américain de celui de la mère patrie.
On observe l’élision du S de la deuxième personne du singulier et du pluriel. Par exemple, puedes se prononce POU-È-DEH; los Indios se prononce LOH INDIOH.
Ceux qui apprennent l’espagnol se heurtent à la jota, ce H aspiré et rocailleux. En Amérique latine, il est considérablement amoindri et ressemble à un H français.
Quant au Z, sa prononciation semblable au th britannique n’existe plus sur notre continent.
Apport de l’anglais
J’ai déjà traité du cas de canceller en français québécois. Eh bien il existe aussi en espagnol, ce qui donne cancelar. Au Québec, on parle souvent de la clutch au lieu de l’embrayage, ce qui est condamné; en espagnol américain ils ont une cloche, qui n’a rien à voir avec une cloche en français.
Le dernier et non et non le moindre : checar. Là encore, les Québécois s’y retrouveront : tchéquer. Il semble que les Français aient été contaminés eux aussi si j’en juge par ce que j’entends dans la série Balthazar.
Espero que te haya gustado este artículo. Saludos a mis amigos españoles.