Les membres du groupe terroriste Hezbollah ont récemment eu une petite surprise dans leur poche. Leur bipeur a explosé. Des morts et des blessés. Mais surtout une fierté quelque peu écorchée.
Le terme biper ou bipeur est un anglicisme tout de suite adopté dans la francophonie. On le voit sous deux graphies, mais les médias français semblent préférer la forme francisée, ce qui est en soi une consolation.
L’anglicisme a engendré un verbe, biper, qui a l’avantage de sonner français et d’avoir une certaine logique. Car un bipeur émet un bip, après tout. On peut donc biper à qui mieux mieux, mais oubliez vos copains du Hezbollah…
Les Québécois ont tenté de franciser ce terme, ce qui a donné pagette, qui ne figure pas dans le Robert et le Larousse. L’usage de l’anglicisme déguisé en mot français l’a largement emporté.
D’ailleurs, les journalistes québécois, que ce soient des médias écrits ou des médias électroniques, ont repris le bipeur sans se poser de question, ignorant sans doute qu’il s’agissait d’un emprunt à l’anglais.
Le Hezbollah aurait mieux fait de s’équiper en « pagettes » plutôt qu’en « bipeurs » !
Blague à part, si « pagette » ne s’est pas imposé, c’est peut-être aussi dû à la concurrence de « pageur » (graphie francisée de « pager »).
Ça m’étonne que les médias canadiens aient adopté « bipeur », alors que le terme « pagette » s’était si bien implanté. J’avoue que ça fait si longtemps qu’on n’a pas entendu parler de pagettes que le terme est peut-être tombé dans l’oubli!
Allô André. Je crois vaguement me souvenir que « pagette » était le nom créé par un fabricant québécois de télé-avertisseurs. Pas cent pour cent sûr. Mais les journalistes devraient se surveiller un peu plus : à force d’employer des anglicismes, il y en qui vont finir par leur sauter en pleine face.
Ha! Ha! Très juste.