En ligne

En ligne

Tout le monde le dit au point d’oublier qu’il s’agit d’un anglicisme, qu’il est un peu tard de vouloir remplacer… En fait, pas toujours un anglicisme, car dans un monde qui apparait aujourd’hui paléolithique, être en ligne signifiait être branché téléphoniquement avec quelqu’un…

À ce sujet, le dictionnaire de l’Académie française, toujours à la fine pointe des avancées technologiques, définit en ligne comme suit :

Qualifie un type de fonctionnement d’un ensemble terminal dans lequel le transfert des données passe par une ligne de transmission.

La définition date de 1972… Juste pour s’amuser : celle de logiciel remonte à 1982. Les mots imprimante et smartphone sont absents.

Plus sérieusement, le Robert donne la définition suivante :

            Actif, connecté à un autre appareil.

Ligne droite

Le mot ligne fait partie d’un bon nombre d’expressions en français. Il se trouve aussi dans la traduction correcte de l’anglais the last straight.En français, le mot droit n’a pas le sens de ligne ou de trajet. On dira plutôt la dernière ligne droite, le dernier droit étant à condamner.

Ligne dure

Autre calque de l’anglais : adopter la ligne dure. On peut parler d’approche musclée, de sévérité, de mesures énergiques, d’une attitude ferme, voire d’intransigeance.

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André Racicot vient de faire paraître un ouvrage Plaidoyer pour une réforme du français.  Ce livre accessible à tous est la somme de ses réflexions sur l’histoire et l’évolution de la langue française. L’auteur y met en lumière les trop nombreuses complexités inutiles du français, qui gagnerait à se simplifier sans pour autant devenir simplet. Un ouvrage stimulant et instructif qui vous surprendra.

On peut le commander sur le site LesLibraires.ca ou encore aux éditions Crescendo.

Automobiles

Pour bien démarrer la semaine sur les chapeaux de roue.

Pendant longtemps au Québec les dénominations utilisées dans le monde de l’automobile ont été largement influencées par l’anglais.

Une berline était un sedan; une décapotable, une convertible; un coupé, un hardtop; une familiale, une station wagon. Heureusement, ces termes sont aujourd’hui archaïques.

Les efforts de francisation au Québec et dans le reste du Canada ont porté fruit, car ce n’étaient pas seulement le nom des véhicules qui étaient déclinés en anglais, mais aussi toutes les pièces et tous les accessoires. Et là, le travail est loin d’être terminé. On entend couramment des mots comme bumper, windshield, flasher, etc. Toutefois, les équivalents français sont connus et également utilisés.

Même si le vocabulaire a été francisé, certaines différences terminologiques avec les pays européens peuvent étonner de ce côté-ci de l’Atlantique.

SUV

L’anglicisme SUV s’est frayé un chemin des deux côtés de l’océan, sauf que chez nous on emploie aussi VUS, pour véhicule utilitaire sport. De fait, cette traduction est courante, alors qu’en Europe le sigle SUV domine.

Ce sont des véhicules monocoques, qui s’apparentent aux voitures familiales de jadis, mais avec une allure différente. Les VUS sont surélevés, ce qui procure un faux sentiment de sécurité puisqu’ils peuvent capoter plus facilement, leur centre de gravité étant plus élevé.

Soit dit en passant, la terminologie utilisée m’apparait fautive, car ces véhicules au lourd gabarit, avec une garde au sol élevée sont tout sauf des voitures sports. Le plus souvent, ils manquent d’entrain et sont même poussifs, pour rester poli. En fait, il s’agit de petits camions, utilitaires, certes, mais des camions quand même. Il serait plus exact de les appeler véhicules utilitaires tout simplement.

L’engouement pour les VUS a donné naissance à une autre catégorie de véhicules, plus près de l’automobile, sans être nécessairement à traction intégrale : les crossovers.  Ce sont des véhicules hybrides, mi-auto, mi-camion, mais sans les capacités hors route des VUS. En français on les appelle multisegment.

Car et autocar

Dans les années 1970 et 1980, Renault avait lancé un nouveau modèle appelé Le Car, ce qui n’avait pas manqué d’irriter les Québécois, pourtant massivement anglicisés derrière le volant.  Comme on dit chez nous, les Français avaient pris le champ!

Certes, le mot n’était pas correctement employé. Il s’agissait d’un diminutif d’autocar, terme peu fréquent au Québec. Chez nous, il y a des autobus partout, même pour les liaisons interurbaines. Autocar, inspiré de l’anglais, permet de faire une distinction entre les autobus de ville, comme on dit ici, et ceux qui nous amènent à Québec ou à Gaspé.

Le mot a aussi donné naissance à une autre expression, le car de reportage : « véhicule équipé à la manière d’une régie de studio, et qui permet la transmission télévisée en direct des événements se déroulant à l’extérieur. », nous dit le dictionnaire québécois Usito. Une définition semblable figure dans le Trésor de la langue française, définition qui n’est pourtant pas reprise dans le Robert et le Larousse.

Van

Le mot circule des deux côtés de l’Atlantique, au sens de « Fourgonnette ou minibus servant au transport de personnes. » – Le Petit Robert. La seule différence, c’est le genre grammatical, masculin en Europe et féminin au Canada.

Break

Pour les Canadiens, un break est une petite pause : un break syndical. Rien à voir avec un véhicule qui, en Europe, désigne une petite camionnette, une voiture pouvant servir de fourgonnette. Ce qui s’appelle chez nous une voiture familiale. Collision frontale entre un anglicisme étonnant et une traduction française.

Je m’interroge sur l’origine de ce mot en français, car les dictionnaires anglais actuels n’en recensent pas du tout le sens qui lui est attribué dans notre langue. Un dérapage surprenant.

Monospace

Autre terme inconnu au Québec, synonyme de monocorps. Il s’agit d’un véhicule où le coffre n’est pas séparé de l’espace passager. Une voiture familiale, un multisegment et un VUS sont des véhicules monospace.

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Assurer

Assurer, voilà un verbe très courant dont je voudrais traiter certains aspects qui intéresseront les lecteurs francophones du Canada.

Assurer, verbe intransitif

Tournure entendue dans des émissions françaises, mais qui est moins répandue ici. Celui ou celle qui assure gère une situation, est à la hauteur

            Lorsque la covid s’est répandue, les responsables de ce centre de santé ont assuré.

Précision : au Canada on dit « la covid », puisqu’il s’agit d’une maladie. D’ailleurs l’acronyme anglais désigne une maladie et non le virus; le d est pour disease, maladie. Le substantif covid devrait s’écrire en minuscule, puisqu’il est lexicalisé, tout comme sida.

Assurer que

Voilà une belle tournure anglaise. Un calque de l’anglais make sure that. Cette construction est fautive lorsqu’elle signifie faire en sorte que, une locution quelque peu envahissante, comme je l’ai signalé dans un article précédent. Remplacer assurer que par s’assurer que n’est pas une bonne solution non plus.

S’assurer que

Comme le signale l’Office québécois de la langue française, il est contestable d’escamoter le sens de « vérifier » de cette locution pour lui donner le sens exclusif de « faire en sorte ». D’autant plus que l’on recourt au subjonctif.

L’opposition a proposé une motion pour s’assurer qu’il n’y ait pas de débat.

J’ai débranché le téléphone pour m’assurer que Maurice ne puisse me joindre.

Qu’il soit clair que cette locution s’emploie couramment en français avec le sens de vérifier quelque chose. Un premier écueil est de décider si elle appelle l’indicatif ou le subjonctif.  Comme cette locution évoque un fait établi, une certitude, l’indicatif est justifié. Le subjonctif, qui exprime souvent une hypothèse, est à éviter ici.

            Il fait toujours le tour de la maison pour s’assurer que toutes les portes sont verrouillées.

Certains langagiers ont contesté cette acception au sens de vérifier, argüant qu’elle s’inspirait de l’anglais. Il ne semble pas que c’est le cas. Toutefois, le fait est qu’assurer que n’est pas répertorié dans les dictionnaires français courants, bien qu’il figure dans le Trésor de la langue française, avec le sens de vérifier.

Pour un tour d’horizon plus complet, on lira avec intérêt l’article de mon ancien collègue Jacques Desrosiers sur assurer que.

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Questions-réponses

Dans le monde des communications, il est courant d’organiser ce que l’on appelle des séances de questions-réponses. D’ailleurs, les sites Web de nombreux organismes privés ou publics affichent cette expression.

Expression innocente et naturelle, s’il en est, mais qui recèle quand même une petite redondance.

Par exemple, une conférence de presse peut être assimilée à une séance de questions-réponses. Et pour cause! On imagine mal un politicien entendre les questions des reporters et refuser ensuite d’y répondre.

Un organisme médical publie des questions et réponses sur le coronavirus. Il serait étonnant que le site Web affiche seulement les questions, mais pas les réponses.

Tout cela pour dire que l’expression questions-réponses est en soi redondante et qu’il serait plus juste de dire une séance de questions, ou encore une série de questions, auxquelles il est clairement sous-entendu qu’on y répondra.

Bien entendu, pas de quoi fouetter un chat; juste une évidence qui semble échapper à tout le monde.

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Exit

Il y eut tout d’abord le Brexit, mot valise composé de Britain et Exit. C’est aussi le nom d’une crise existentielle qui a secoué la Grande-Bretagne, forçant sa population à choisir une fois pour toute si elle voulait faire partie de l’Union européenne. On connait le résultat.

Ce genre d’expression est la parfaite illustration des capacités infinies de l’anglais à forger des termes succincts et fulgurants pour décrire des réalités complexes.

Exit est un mot venant du latin exitus, le participe passé de exire, qui signifie sortir. L’anglais a repris le sens du latin, car exit peut aussi bien être un verbe qu’un substantif qui désigne une sortie.

Autres dérivés

La construction de l’Union européenne demeure controversée dans les populations du Vieux Continent et les groupes eurosceptiques se font entendre. En France existe la possibilité très réelle que le deuxième tour de l’élection présidentielle de 2022 mette à nouveau aux prises Emmanuel Macron et la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, une eurosceptique. Déjà, certains évoquent une possible sortie de la France de l’UE, ce que les commentateurs anglophones appellent Frexit.

La crise de la dette publique en Grèce, en 2008, a mis sur la table la possibilité que la République hellénique soit expulsée de l’Union européenne. Il avait alors été question de Grexit… Aristote, Platon et Socrate auraient sûrement trouvé un autre terme.

Comme on le voit, le latinisme Exit offre d’immenses possibilités pour la création de néologismes.

La Pologne

La Pologne ne cherche pas à sortir de l’Union européenne, mais elle est affectée par une crise politique inquiétante. En effet, le gouvernement national-conservateur de Jarosław Kaczyński pourrait forcer un juge à comparaître devant le bureau du procureur national, qui est dirigé par le ministre de la Justice.

De nombreux Polonais dénoncent cette manœuvre et parlent de Polexit juridique, en ce sens que Varsovie ne respecterait plus les règles en vigueur dans les pays européens de séparation du politique et du juridique.

Force est de constater qu’Exita essaimé pour coloniser de nouveaux domaines. Reste à voir maintenant si d’autres expressions dérivées du même genre apparaitront prochainement.

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Self identification

Dans la terminologie moderne, le mot sexe a été supplanté par le mot genre, à propos duquel j’ai écrit un article. De nombreuses personnes s’affichant comme progressistes estiment maintenant que les genres traditionnels, homme et femme, sont des notions dépassées. Pour ces personnes, le genre est une construction sociale qui doit être dissociée du genre biologique. Autrement dit, une personne peut naître avec un sexe masculin, mais se considérer comme une femme.

Théorie du genre et auto-identification

Ces idées ne sont pas sans conséquence. Les parlements espagnols et allemands ont rejeté des projets de loi permettant aux individus de décider eux-mêmes de leur genre. Pourtant, la France et l’Irlande ont adopté des lois en ce sens, respectivement en 2016 et en 2015.

En anglais, cette capacité de décider de son propre genre est appelée self identification, ou self-ID. Le français suit la même logique que l’anglais et donne auto-identification. Dans le Lexique sur la diversité sexuelle et de genre du Bureau de la traduction du Canada, cette notion est définie ainsi : « Manière dont une personne choisit de décrire son identité de genre ou son orientation sexuelle. »

Pour être plus précis, il conviendrait de dire auto-identification de genre. Une autre explication tout aussi précise aurait pu être créée : identification personnelle du genre.

Quel avenir?

Beaucoup s’interrogeront sur l’avenir de ce nouveau concept. Je ne crois pas qu’il soit appelé à disparaître avec les feuilles de l’automne. D’autres propositions de loi sont en voie de rédaction en Allemagne, pays où les verts seront probablement appelés à entrer au gouvernement, après les élections de septembre.

En outre, les sociétés sont de plus en sensibles à la situation particulière des personnes qui changent de sexe, ceux qu’on appelle maintenant les transgenres, sans oublier ceux dont l’identité sexuelle (ancienne terminologie!) n’est pas clairement définie.

Que l’on soit d’accord ou non avec ses concepts, il faudra s’habituer à en discuter.

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Grammaire oublier

Grammaire oublier

AVERTISSEMENT : Le titre de ce billet comporte une faute volontaire illustrant le propos du texte.

Mon père avait étudié jusqu’en onzième année. Il possédait peu de culture générale, pourtant quand il m’écrivait, lorsque j’étudiais en Europe, ses lettres ne comportaient aucune faute de grammaire. Je me souviens qu’un jour, il m’avait interrogé sur la conjugaison du verbe acquérir : il acquiert ou il acquière?

Ma mère avait étudié jusqu’en huitième année. Elle était une artiste et connaissait bien la musique classique, mais, comme c’était trop souvent le cas dans les années 1940, elle n’avait pas pu continuer ses études. Comme mon père, elle lisait peu et elle aussi, malgré tout, écrivait sans faute.

Combien de gens issus des milieux populaires en 2021 peuvent en dire autant? La réponse serait gênante.

La grammaire à la dure

Je soupçonne mes parents d’avoir appris le français à peu près de la même manière que moi, c’est-à-dire à la dure. Pour maîtriser le français, il faut bûcher, pas moyen d’y arriver autrement. À mon tour, je suis passé par les travaux forcés que sont les dictées. Mais avant, on s’était donné la peine de nous enseigner un art qui semble disparu : l’analyse de phrase. Patiemment, j’ai appris ce que sont un complément d’objet direct, un complément circonstanciel, un adverbe, une préposition, etc.

Bien entendu, tout cela était ardu et jamais les professeurs n’ont essayé par quelque tour de passe-passe de nous faire croire qu’on pouvait assimiler la grammaire française sans effort.

En réunissant tous ces éléments, il devenait relativement facile d’accorder ou de ne pas accorder un participe passé et d’écrire à peu près sans faute.

L’imparfait du subjonctif

Je ne sais pas si les étudiants et diplômés d’aujourd’hui ont la moindre idée de ce qu’est un imparfait du subjonctif. Le croiriez-vous, je l’ai appris en quatrième année du secondaire. La clé était de comprendre qu’il était formé à partir du passé simple.

Le passé simple? Vous dites? En Europe, on se demande si ce temps n’est pas appelé à disparaître pour être remplacé par le passé composé.

On voit bien que quelque chose s’est perdu en chemin. Déjà que mes parents trouvaient dommage qu’on n’enseigne plus le grec et le latin, comme jadis dans le cours classique. Néanmoins, rendu au collège et à l’université, j’écrivais le français sans faute.

Le français d’aujourd’hui

Des collèges au Québec offrent des cours de rattrapage en français parce que les étudiants sont incapables d’écrire correctement. Pire encore, leurs textes sont confus, voire incompréhensibles, parce qu’ils n’ont pas appris à organiser leurs idées. Bien des étudiants universitaires font encore des fautes. Ce sont pourtant des privilégiés possédant une éducation supérieure à la moyenne.

La question se pose : comment en sommes-nous arrivés là, après avoir dépensé autant d’argent pour instruire ces étudiants alors que le niveau d’instruction général de la population est supérieur à celui des années 1940?

Depuis plusieurs décennies, les élèves des écoles secondaires au Québec servent de cobayes à toutes sortes de réformes et d’expériences pédagogiques dont nous mesurons bien les résultats catastrophiques quant à la maîtrise du français. Le système d’éducation québécois a formé des cohortes d’incompétents transversaux qui écrivent au son.

On n’a qu’à lire la prose infecte des médias sociaux. Dans cette maison de fou, la déraison s’exprime dans une langue en haillons. Grammaire et orthographe massacrées qui témoignent d’un autre problème : l’indifférence à l’égard de la qualité du français.

Pourtant, le problème n’est pas nouveau. Il existait dans les années 1980 quand Claude Ryan était ministre de l’Éducation. Ses successeurs Pauline Marois et François Legault, aujourd’hui premier ministre, n’ont rien fait et l’amnésie collective se poursuit encore et encore.

Le déclin dramatique du français au Québec ainsi que l’indifférence des jeunes et des moins jeunes devant l’effritement de notre langue ne me rendent guère optimiste. Aurons-nous un jour un ministre qui aura le courage de tirer la ligne sur les élucubrations pédagogiques des technocrates et de restaurer des méthodes, certes moins séduisantes que les compétences transversales, mais qui, au moins, ont largement prouvé leur efficacité.

Des méthodes qui font passer mes parents peu instruits pour de grands érudits.

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Médecine

Une personne œuvrant dans le monde de la psychologie est un psychologue; s’il s’agit d’une femme, on dira une psychologue. Une femme diplômée en génie sera une ingénieure.

Pourtant, une femme qui pratique la médecine est un médecin, point à la ligne. C’est ce qu’indiquent les dictionnaires courants. Sauf celui de l’Académie française, le croiriez-vous. Les Immortels y vont de cette précision, probablement nauséabonde aux yeux de la plupart d’entre eux :

La féminisation des noms de métiers et de fonctions se développant dans l’usage, comme l’a constaté le rapport de l’Académie française rendu public le 1er mars 2019, il est à noter que ce nom peut aussi s’employer au féminin.

On dira donc une médecin. C’est quand même une avancée, du moins en Europe. Au Québec, la féminisation des titres a été amorcée en 1976.

Médecine

La question se pose : pourquoi ne pas dire une médecine? Pourquoi en effet, car on le disait jadis. Comme on disait autrice, récemment ressuscité, philosophesse, et bien d’autres que l’Académie a éradiqué comme de la mauvaise herbe. La féminisation étant réservée à des métiers considérés comme inférieurs : ménagère, cuisinière, etc., mais pas professeur, par exemple.  

Les titres masculins demeurent plus prestigieux en Europe, comme en témoignent Anne Hidalgo, maire de Paris, Valérie Plante étant mairesse de Montréal. Il est clair que la réflexion sur les titres de profession n’est pas achevée en Europe, comme pourrait en témoigner la secrétaire perpétuelle de l’Académie française, Hélène Carrère d’Encausse, qui tient à se faire appeler madame le secrétaire perpétuel.

 Médecine de cheval

Voilà un faux anglicisme qui est en réalité un terme vieilli ou un régionalisme. La médecine en question est un médicament. Certains préconisent remède de cheval. Quant à moi, l’expression en l’objet ne me dérange guère, d’autant plus qu’elle est parfaitement française.

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