« Une nuit sous la thématique de l’alcool », titre La Presse du 19 août 2013. « Une thématique féminine pour la programmation d’Artv ». Titre du Devoir en 2005.
Plus près de nous, dans le Figaro du 10 février 2017 : « Travailleurs indépendants : une thématique au cœur de la présidentielle. »
Les rédacteurs s’en donnent à cœur joie : il est beaucoup plus chic qu’une exposition, un spectacle aient une thématique plutôt qu’un thème. Cet abus du mot thématique fait partie d’un style – j’allais dire d’une stylistique… – que j’ai qualifié de charabia chic, dans un article précédent.
Le doute s’insinue. Est-ce qu’une thématique serait la même chose qu’un thème?
Eh bien non. Une thématique, nous dit le Robert, est un « ensemble, système organisé de thèmes. » L’analogie avec le tandem problématique-problème saute aux yeux.
La plupart du temps, les rédacteurs voulant amplifier leur discours transforment un simple thème en thématique. L’effet est garanti, du moins le croient-ils.
Justement pas.
Une pièce de théâtre, un essai ont pour thème telle ou telle chose, à moins d’avoir une structure complexe qui aborde une multitude de thèmes à la fois. C’est plutôt rare.