Le remaniement ministériel que le premier ministre Trudeau a partagé a eu de l’impact sur son Conseil des ministres et a fait en sorte que plusieurs d’entre eux ont changé de portfolio.
Qu’est-ce qui cloche dans cette phrase écrite en style journalistique contemporain? (Soupir…)
La voici réécrite : Le remaniement ministériel du premier ministre Trudeau a eu des répercussions sur son Conseil des ministres et plusieurs d’entre eux ont changé de portefeuille.
Les lecteurs qui voudront en savoir plus sur les corrections consulteront les articles suivants :
Les reportages sur la question nous ont malheureusement asséné une autre horreur que l’on n’attendait pas, à savoir portfolio, anglicisme grinçant pour portefeuille.
Par exemple, notre ancien alpiniste de la tour du CN, Steven Guilbault s’est vu confier le portefeuille de l’environnement. Certains médias, dont La Presse, ont employé portfolio.
Ce mot est emprunté à l’italien portfogli et désigne un ensemble de photos ou de gravures qui sont présentées dans un coffret ou une pochette. En anglais, le même terme est employé pour l’ensemble des responsabilités d’un ministre, ce qu’on appelle portefeuille en français.
Cette erreur nous rappelle le danger d’emprunter directement à l’anglais sans vérifier la définition d’un mot en français. Traduire machinalement – pour ne pas dire comme une machine – n’est jamais une bonne idée.
Quand j’étais auxiliaire de recherche à l’université, une de mes recherches portait justement sur l’étymologie du terme portfolio (ou portefolio). Il ne s’agit pas d’un anglicisme mais bien d’un emprunt italien. Portafoglia est devenu portafoglio puis, portfolio. On le voit beaucoup dans le domaine de l’apprentissage et ce n’est pas un anglicisme.