Tchernobyl. Ce nom résonne comme un glas dans ma tête.
J’y étais presque, en 1986, étudiant de science politique à l’Université de Bonn, en Allemagne. Horreur de lire les titres dans les journaux, un matin d’avril; un accident à la centrale de Tchernobyl. Un nuage radioactif dans la stratosphère, poussé par les vents vers l’Europe de l’Ouest.
Pendant quelque temps, j’ai songé à prendre le premier avion pour rentrer au Canada. Mais, finalement, il semble que le nuage n’a fait que survoler l’Allemagne… Mais des militants verts se promenaient dans la vieille ville avec des compteurs Geiger… Évidemment, il y avait de la radioactivité au sol, il y en a toujours de toute façon.
De nos jours, aussi incroyable que cela puisse paraitre, le site maudit est devenu une attraction touristique… Et aussi inconcevable que cela puisse paraitre, il est devenu aussi une cible militaire, à cause de l’invasion sauvage et honteuse de l’Ukraine par la Russie.
Un nom
Tchernobyl refait la manchette, mais dans un contexte très différent.
Sur le plan linguistique, l’agression russe a fait prendre conscience au reste du monde de l’existence d’une langue ukrainienne et aussi de l’aberration d’employer des noms russes pour désigner des villes et régions ukrainiennes.
Les médias occidentaux ont commencé à rectifier et c’est ainsi que Kyïv ou Kyiv, Kharkiv, Lviv, etc. ont fait leur apparition.
La question se pose également pour Tchernobyl, nom russe de la ville qui se décline Tchornobyl en ukrainien. Doit-on garder l’ancienne appellation, étant donné qu’elle est très connue? Ce serait tentant, mais tout est ici une question de logique et d’uniformité. À quoi bon parler de Kyïv si on revient bêtement à Tchernobyl?
Si les gens se sont habitués à Kyïv ils s’habitueront bien à Tchornobyl.
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Un certain nombre de cas de cancers ont malgré tout été attribués au nuage radioactif dans le Nord-Est de la France dans les années qui ont suivi…