Tel pays est à un point tournant de son histoire. L’expression se glisse aisément dans le discours et semble correcte. Pourtant, elle ne l’est pas.
Il s’agit d’un autre anglicisme insidieux, celui-ci inspiré de turning point. Comme bien d’autres calques, il a toutes les allures de l’innocence, revêt la cape d’une fausse respectabilité, qui échappe à l’attention de bien des rédacteurs et rédactrices.
Pourtant, les ouvrages de langue sont sans appel : pas de point tournant dans le Robert, le Larousse, le Trésor de la langue française; rien non plus dans les dictionnaires bilingues qui rendent l’expression turning point par tournant, moment décisif.
D’ailleurs, le Robert donne la définition suivante de tournant : «Moment où ce qui évolue change de direction, devient autre. Il est à un tournant de sa carrière. Expression intéressante mise en évidence par l’ouvrage : «Prendre le tournant : opérer une reconversion, un changement complet d’orientation. Il a bien su prendre le tournant.»
Un autre traduction intéressante serait point de bascule, mais celle qui pourrait finir par s’imposer est moment charnière.
Une réflexion sur « Point tournant »