Les noms chinois en français

Dans un précédent article, j’ai parlé de la transformation des noms chinois après l’adoption du système de transcription pinyin, en 1979. Auparavant, les graphies des noms chinois variaient dans les langues occidentales, parce que le chinois ne possède pas d’alphabet. Les noms de l’Empire du Milieu s’écrivent en caractères, appelés idéogrammes, chacun d’entre eux représentant un mot.

Pour écrire les noms chinois en français, anglais, allemand, espagnol, italien, hongrois, etc., il fallait transcrire les sons en respectant les règles d’écriture de la langue d’arrivée. Les graphies étaient parfois contrastantes, comme c’est actuellement le cas du russe (Poutine et Putin; Brejnev et Brezhnev).

L’adoption du pinyin a permis d’éliminer les graphies multiples. Par exemple, le nom du philosophe Lao-tseu se déclinait en plusieurs graphies : Lao Tse, Lao Tu, Lao-Tsu, Laotze, Lao Tzu, Laosi, etc. À présent, on écrit: Laozi dans les langues utilisant l’alphabet latin. Beaucoup plus simple, n’est-ce pas?

Cette uniformisation a toutefois un prix. Les noms de certaines personnalités ont changé : Mao tsé-toung est devenu Mao Zedong; Teng Tsiao-ping, Deng Xiaoping; Chu En-lai, Zhou Enlai, etc. Comme on le voit, leur mère ne les reconnaitrait plus…

Certains noms de lieux ont également connu des transformations spectaculaires. Qu’on en juge : Pékin, Beijing; Canton, Guangzhou; Nankin, Nanjing, dont j’ai déjà parlé. Dans d’autres cas, le changement est plus modeste; Tian’anmen, Tiananmen.

Tout ceci peut devenir fastidieux pour les néophytes, Il faut savoir, cependant, que dans les ouvrages de langue les nouvelles graphies l’emportent. Le Larousse, par exemple, donne généralement deux graphies, la première étant en pinyin et la seconde dans l’ancien système de transcription. Ainsi, le nom de la région autonome ouïgoure du Xinjiang s’écrit aussi Sin-Kiang. En fait, les anciennes graphies ne sont à peu près plus utilisées, tant pour les noms de personnes que pour les noms de lieux, sauf pour Pékin, Canton et Nankin, probablement parce qu’il s’agit de noms très connus. Certains y verront un certain conservatisme du français.

Il est facile de reconnaitre les anciennes graphies : elles comportent souvent un trait d’union ou encore une apostrophe placée au milieu du mot, alors que le pinyin tend à écrire les noms dans en seul bloc. Le site Wikipédia affiche aussi bien les graphies en pinyin que les anciennes graphies, mais donne priorité aux premières. C’est un usage qu’il convient de respecter.

 

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