Pageturner

On a déjà dit à l’écrivaine québécoise Chrystine Brouillet qu’elle rendait ses lectrices insomniaques, parce que ses livres sont tellement captivants qu’il est difficile de les abandonner pour aller dormir. Ces romans policiers sont ce qu’on appelle en anglais des pageturners.

Comme cela arrive très souvent, l’anglais illustre son propos par une image : on voit le lecteur tourner frénétiquement les pages afin de connaitre la fin. Bien entendu, des commentateurs francophones se sont laissé séduire par cette image et parlent d’un… pageturner. Les éditions Milan ont baptisé ainsi une collection jeunesse. Triste.

Alors comment éviter l’anglicisme? Je reviens à Chrystine Brouillet. Ses romans sont captivants, prenants, irrésistibles, impossibles à abandonner, se lisent d’une traite.

L’Office québécois de la langue française propose accrolivre ou encore trappe-lecteur. Ce sont des suggestions intéressantes qui, certes, n’ont pas le pouvoir envoutant de la langue américaine mais n’en demeurent pas moins de belles trouvailles. Comme courriel au lieu de l’imbuvable email.

4 réflexions sur « Pageturner »

  1. Pourquoi pas des « dévorepages », ça sonne tout aussi bien que les accrolivres et les trappe-lecteurs! Ne pas oublier que les mots “porte-manteaux” ont été empruntés à la langue française par les anglophones.

  2. Le français ne nominalise pas à tout va comme l’anglais. On ne fait pas du « running », on court.
    Donc on ne se donnera pas le ridicule de lire un tournepage mais simplement un livre haletant.

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