Devant un public sceptique, le gouvernement du Québec entend « refonder » le système de santé, dont la précarité est apparue au grand jour pendant la pandémie. Les loustics diront que Québec va frapper un mur, parce que le diable est dans les détails.
Cette dernière expression fait florès, car elle est merveilleusement expressive. Elle fait partie de ces expressions inspirées de l’anglais qu’il est difficile de rendre autrement, l’image qu’elles colporent étant tellement colorée que les tentatives de traduction semblent manquer de relief.
Certains s’y sont essayés : ce sont les détails qui posent problème; le défi sera de…; rien n’est jamais parfait; tout est dans les détails; la difficulté réside dans les détails.
À cela on pourrait ajouter des traductions s’écartant davantage de l’anglais : il y aura du sable dans l’engrenage; cela risque de mal fonctionner; nous allons au devant de difficultés pratiques; ce ne se fera pas en criant ciseau; il faudra ajouter de l’huile au mécanisme…
L’enfer, comme vous voyez.
Il est intéressant de constater que l’expression anglaise s’est propagée dans d’autres langues. Qu’on en juge :
Espagnol : el demonio está en los detalles
Italien : il diavolo sta negli dettagli
Allemand : Der Teufel steckt im Detail
Turc : şeytan ayrıntıda gizlidi (Le Diable se cache dans le détail)
PROCHAIN ARTICLE : Ce n’est pas ma tasse de thé.
Il y a toujours un hic.
Mais l’expression anglaise me plaît d’avantage.
Pourquoi diable (!) vouloir modifier à tout prix une phrase française parfaitement construite et acceptée, au seul motif qu’elle semble calquée de l’anglais ? C’est de l’hypercorrection, à mon sens.
La langue française est riche d’emprunts divers, je ne vois pas ce qu’il y a à y redire, et je ne vois pas l’intérêt de réinventer la roue à tout propos.
Enfin, rien ne prouve que l’expression vienne de l’anglais : à mon sens, elle viendrait plutôt de l’allemand, et s’inspirerait du Faust de Goethe.
Je suis d’accord avec vous. Tous les emprunts ne sont pas à condamner.
Bonjour (cher ancien collègue) André,
As-tu déjà cherché l’origine de l’une des expressions susmentionnées « en criant ciseau »… ou son équivalent (je crois) « en criant lapin ». J’ai cherché un peu et je trouve que ces expressions sont typiquement québécoises (surprise!) mais mais leur origine reste nébuleuse…