Check-point

Les journalistes couvrant la guerre en Ukraine doivent traverser plusieurs points de contrôle pour arriver au théâtre des combats. Des points de contrôle, il y en avait pendant la Guerre froide, notamment à la frontière entre Berlin-Ouest et Berlin-Est.

Je m’en souviens, j’y suis allé jadis. Hallucinant de voir la rame de métro prise à la station de la Friedrichstrasse ralentir aussitôt arrivée dans le territoire est-allemand. Des soldats nous observaient à travers une meurtrière, comme si nous représentions un danger mortel pour la République démocratique allemande. En partant de ce pays, il fallait à nouveau franchir un point de contrôle pour prouver que nous n’étions pas des fuyards.

Je suis sûr que tout le monde a compris les deux paragraphes précédents, sans tiquer devant l’expression française point de contrôle. Pourtant, dans une publication française on aurait parlé de check-point, terme entré dans Le Robert et relancé par l’invasion russe de l’Ukraine.

Check-point est de la même eau que sniper, autre anglicisme inutile qui remplace franc-tireur ou tireur embusqué, le seul problème de ces deux expressions étant d’être françaises.

Il est clair que l’anglicisme a été popularisé par le fameux Check Point Charlie, point de passage en surface entre les deux Berlin. Il est devenu un musée depuis l’unification de l’Allemagne. Ainsi en devrait-il être de tous les check-points dans les textes français.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *