Génocide

Ces derniers temps, il est question de génocide, celui des Ukrainiens. Ce terme est chargé de sens et il convient d’être prudent avant de l’employer. Pourtant, le président Biden a accusé son vis-à-vis Poutine de perpétrer un génocide. On sait que le chef d’État américain est gaffeur – d’ailleurs il en rit lui-même. Pourtant il en a remis, répétant son accusation à l’endroit du président russe (j’allais écrire « soviétique »).

Les sources lexicographiques aussi bien que politiques s’entendent pour définir un génocide comme étant la destruction systématique d’un groupe ethnique, d’une nation. Il s’agit d’un crime contre l’humanité qui peut aussi viser un groupe racial ou religieux.

Les exemples ne manquent pas dans l’histoire : le génocide des Arméniens pendant la Grande Guerre, celui des Juifs, qu’on appelle Holocauste ou Shoah. Pensons aussi au triste sort des Tibétains que le gouvernement chinois cherche à anéantir en organisant une migration massive de Chinois au Tibet.

L’expression s’est frayé un chemin jusqu’aux Nations unies, qui la définit comme suit dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide :

« Le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. »,

Selon l’ONU, le génocide comprend le meurtre des membres du groupe visé; des atteintes graves à son intégrité physique ou mentale; la soumission à des conditions d’existence pouvant entrainer sa destruction physique totale ou partielle; des mesures visant à entraver la naissance au sein du groupe; le transfert forcé des enfants du groupe à un autre groupe.

En outre, le crime de génocide peut être commis dans le contexte d’un conflit armé.

Inutile d’en rajouter. N’est-ce pas exactement ce que font les Russes en Ukraine?

Un génocide russe

Les images vues à la télévision sont éloquentes. Mais elles font oublier les intentions clairement énoncées l’été dernier par le président russe, qui affirme en substance que la nation ukrainienne n’existe pas et que le pays devrait être rattaché à la Russie. Imaginons les Espagnols disant aux Portugais : « Votre peuple n’existe pas vraiment, vous êtes des Espagnols comme nous. Vous devez disparaitre en tant que nation. »

L’impérialisme russe n’a rien de nouveau, comme je l’ai évoqué dans un autre article. La brutalité des soldats russes n’est pas nouvelle non plus, les hordes soviétiques venues libérer l’Europe du nazisme violaient les femmes et commettaient les pires exactions.

La volonté du président Poutine de restaurer l’empire soviétique n’a rien de rassurant. En 1945, le président Truman avait vu clair dans le jeu de Staline, dont la volonté était d’étendre le communisme jusqu’aux rives de l’Atlantique, comme l’ont révélé les archives de l’Union soviétique, rendues publiques en 1991. C’est sous sa houlette que l’Organisation du traité de l’Atlantique a été mise sur pied pour empêcher Staline de réaliser ses desseins. Le plan Marshall a permis à l’Europe de se reconstruire. Plus tard, Truman a élaboré la doctrine qui porte son nom pour endiguer l’expansion du communisme, notamment en Corée.

Le monde a besoin de leaders de la trempe de Harry Truman. Un génocide en Europe, ça suffit.

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