Poly se souvient

Le 6 décembre 1989, un homme abattait froidement 14 jeunes femmes qui étudiaient à l’École polytechnique de Montréal. Parce qu’elles étaient des femmes. Pour le meurtrier, elles étaient des féministes et il fallait les abattre.  

À l’époque, on parlait de meurtre, de tuerie visant des « étudiants » (sic). Aujourd’hui, on emploie le terme féminicide.

Féminicide, un mot dont j’ai parlé dans un précédent article, n’existe pas dans le Dictionnaire de l’Académie française. Honteux. Il faut dire que les Immortels étudient présentement la lettre S en espérant publier la version à jour de leur ouvrage avant la destruction de la planète par les changements climatiques.

Heureusement, le Robert et le Larousse ont intégré ce mot taché de sang dans leur corpus.

Le Larousse : « Meurtre d’une femme ou d’une jeune fille, en raison de son appartenance au sexe féminin. Crime sexiste, le féminicide n’est pas reconnu en tant que tel par le Code pénal français. »

Le meurtre sans nom de ces 14 jeunes femmes ne doit jamais être oublié.

Ayons tous une pensée pour elles en souhaitant qu’un jour féminicide soit devenu un archaïsme.

Une réflexion sur « Poly se souvient »

  1. Etrangement, ça néologise beaucoup moins pour d’autres tueries, un tout petit peu plus fréquentes et au bilan un tout petit peu plus élevé, commises un tout petit peu plus récemment au nom d’une certaine religion de paix, d’amour et surtout, de respect des femmes :
    « kouffaricide », anyone ?
    Ça doit être parce qu’elles n’auront pas notre haine et que surtout, padamalgam !

    (Alors que placarder dans Paris « Les hommes tuent les femmes » pour dénoncer lesdits féminicides n’est pas du tout un amalgame)

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