La France et le Canada ont un vocabulaire universitaire semblable, sauf que les mots n’ont pas toujours la même signification.
À commencer par le baccalauréat, le premier grade universitaire au Canada, représentant trois ans d’études. En France, ce diplôme consacre la fin des études secondaires. Les trois premières années d’université mènent à une licence.
Apparaît l’affreux et agaçant master pour les études de deuxième cycle, ce que l’on appelle chez nous une maîtrise. D’ailleurs, ce terme avait cours dans l’Hexagone, naguère.
Le Petit Robert donne comme exemple : « Le master se substitue à la maîtrise suivie du D.E.A (master de recherche) ou du D.E.S.S. (master professionnel).
Cette mutation du vocabulaire s’explique par une volonté européenne de normaliser le nom des grades universitaires, ce que l’on appelle le Processus de Bologne. La séquence baccalauréat-master-doctorat serait adoptée un peut partout sur le Vieux Continent. Hors de l’anglais point de salut.
On imagine bien la jubilation du milieu universitaire français d’avoir réussi à introduire un flamboyant anglicisme dans sa nomenclature. Avoir un master, cela fait tellement Oxford, tellement New York. Imaginez, avoir un master sans parler un mot d’anglais. C’est formidable!
Alors que reste-t-il de la maîtrise, cette appellation issue de l’ancien français encore parlé par ces pittoresques Canadiens? Ne craignez rien, il s’agit toujours d’un grade universitaire; mais il est délivré en enseignement « après la première année de validation du master », nous explique fièrement le Petit Robert.
On peut maintenant se demander combien de temps l’appellation archaïque licence va survivre avant d’être remplacée par un triomphant bachelor, tant qu’à y être.Bref, le français en prend pour son grade.
Sans oublier le « mastère »!
https://www.etudiant.ma/articles/master-et-mastere-a-ne-pas-confondre
Il est intéressant de noter que les mots « maîtrise » et « master » ont tous deux pour étymologie le mot latin « magister », celui qui commande, dirige.
Je regrette l’ancienne nomenclature. Je suis pour ma part titulaire d’une maîtrise, puis d’un DEA et d’un DESS. J’ignore pourquoi la nomenclature a changé, mais je penche malheureusement pour la normalisation et le besoin français de tout angliciser… C’est dommage que nos mots et notre individualité disparaissent…