Insécure est un anglicisme fréquemment employé au Canada. Et il l’est probablement parce que les traductions habituelles semblent marquer un léger glissement de sens par rapport à la langue originale.
Une personne insécure est inquiète, anxieuse. C’est ce que nous disent les dictionnaires de traduction. Mais quand on consulte les ouvrages anglais, on apprend aussi qu’elle manque de confiance en elle, qu’elle a des appréhensions. Bref, elle a peur.
Pour éviter insécure, on pourrait recourir à une périphrase comme « Elle se sent en état d’insécurité. Elle a des appréhensions. »
Bien sûr, il serait facile de dire qu’elle est tout simplement anxieuse, l’anxiété étant la crainte d’un danger imminent.
La popularité de l’anglicisme insécure s’explique probablement par la transparence de cet emprunt, qui renvoie à insécurité. Or, une personne souffrant d’insécurité est forcément anxieuse et nerveuse.
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Merci pour votre éclairage qui permettra de nuancer l’avis de l’Académie française :
« Le latin securus a donné le français sûr. Et, si l’on trouve dans un texte du XIVe siècle « La securissime cité de Capue (Capoue) », il s’agit d’un latinisme qui transcrit le superlatif securissima. Les formes sécure et insécure sont des anglicismes que l’on ne doit pas employer pour sûr, de confiance ou dangereux, qui n’est pas sûr. http://www.academie-francaise.fr/secure-insecure