La francisation des toponymes est une mer houleuse soumise à tous les caprices de l’usage.
Dans un autre billet, j’ai déjà relaté la francisation du toponyme Détroit, que l’on écrit encore à l’anglaise, Detroit dans bien des publications françaises. Dans ce cas précis, il s’agissait d’un retour aux sources, car la ville de l’automobile a été fondée par les Français.
Bien des noms de lieux, écrits à l’anglaise et sans accent, pourraient facilement être francisés, sans que le paysage linguistique en soit bouleversé. Nous avons déjà Monténégro, alors pourquoi ne pas continuer?
(Matière à réflexion : on écrit Monténégro, mais Montevideo. Cherchez l’erreur.)
Certains toponymes étrangers pourraient facilement être francisés tout simplement en ajoutant un accent aigu. Bref, aucun changement radical. Allons-y donc : je suggère les graphies suivantes : Bélize, Guatémala, Kénya, Montévidéo, Nébraska, Nigéria, Nioué, Orégon, et Vénézuéla.
Certains feront valoir qu’il s’agit de noms étrangers et qu’il n’est pas nécessaire de les traduire. Cet argument ne tient pas. Des milliers de toponymes, comme Florence, Nouveau-Mexique, Le Cap, etc. ont été traduits et le français ne s’en porte pas plus mal. Personne n’écrirait Firenze, New Mexico, Cape Town.
Et je vous ramène Monténégro; si le nom de cet État du sud de l’Europe a été francisé, comment justifier l’absence d’accent aigu pour les huit cas mentionnés ci-dessus?