La Cornouailles est une région du sud-ouest de l’Angleterre. Dotée d’un microclimat, elle abrite des palmiers à certains endroits.
Le nom d’origine est Cornwall, l’un des rares toponymes britanniques qui soient traduits en français. Certains auteurs se laissent berner par le s et écrivent les Cornouailles.
Il faut dire que, comme d’habitude, les dictionnaires français ne font rien pour aider le lecteur en indiquant succintement que le nom est féminin, mais sans préciser s’il s’agit d’un pluriel et s’il faut employer l’article ou pas.
La Cornouailles est une région celtique, tout comme le pays de Galles et l’Écosse. On y parlait un dialecte, le cornique, qui est maintenant disparu. On oublie souvent que l’Angleterre était peuplée de Celtes, avant les invasions anglo-saxonnes du Ve siècle. On appelait la grande île la Bretagne. L’arrivée de peuples germaniques a tout bouleversé et les populations celtiques furent refoulées en Écosse, au pays de Galles et en Cornouailles.
Bien des Celtes prirent la fuite et allèrent s’établir dans cette jolie région française, que l’on appelle maintenant… la Bretagne. Évidemment, son nom n’est pas dû au hasard. On ne sera pas surpris d’apprendre que la province bretonne compte une région appelée Cornouaille, dont la graphie se rapproche de sa sœur britannique, à la différence qu’elle ne prend pas de s muet.
Nous sommes donc à un s près de renvoyer les Bretons à leur terre d’origine.
L’existence de deux territoires portant le nom de Bretagne a certainement posé des problèmes. L’avènement des Stuarts en 1603 a fini par amener un changement dans la toponymie. C’est en effet un souverain écossais, Jacques VI, qui monte sur le trône de l’Angleterre sous le nom de Jacques 1er. En 1707, l’Acte d’union unit les deux monarchies anglaise et écossaise. Le nouveau pays prend le nom de Grande-Bretagne.
En clair, la Grande-Bretagne est constituée de l’Angleterre, de l’Écosse, du pays de Galles et, accessoirement, de la Cornouailles. Pourquoi accessoirement? Parce qu’on ne parle que très rarement de la Cornouailles. Quant au Royaume-Uni, il englobe aussi l’Irlande du Nord.
Sympathique articles, mais je ne comprends pas l’explication d’un supposé besoin de dire « Grande-Bretagne » pour éviter la confusion avec la Bretagne continentale : en effet, en France on n’a jamais, depuis les Romains, parlé de « Bretagne » pour nommer l’île de nos voisins. Quant à eux, ils disent « Britain » pour leur île, mais « Brittany » pour la Bretagne continentale. Il n’y a donc pas de confusion due à des noms identiques. La raison d’être de. « Grande-Bretagne » n’est pas de se distinguer sémantiquement de la « petite Bretagne », mais simplement de signifier l’ensemble de nations que vous citez.
Voilà donc juste ma petite remarque, mais encore une fois, cet amical article est sympathique, j’y ai été amenée par la question « faut-il dire LA Cornouailles ou LES Cornouailles. J’avoue aimer « Les Cornouailles », comme on dit « Les Andelys » ou autres noms avec un S final…, même si je suis consciente que plein de noms français avec S final s’emploient avec un article singulier…
Et puis « Les Cornouailles », ça fait Les hauts de hurlevent, tout un imaginaire.
Il parait qu’on peut dire les deux, alors je reste avec mon pluriel.
PS : je reviens pour préciser que la (ou les, donc) Cornouailles n’est pas une région gaélique, mais brittonique : il y a dans les langues celtiques 2 branches, la branche gaélique, à laquelle appartiennent l’irlandais, le gaélique d’Ecosse, et le manxois (île de Man) et la branche brittonique, à laquelle appartiennent le breton, le gallois et le cornique (de Cornouailles, donc). Sans doute vouliez-vous dire que cette région de Cornouailles est une région « celtique », et pas « gaélique ». Voici qui est donc rectifié, bien amicalement.
Sinon,c’est vrai qu’il y a moins de toponymes britanniques que d’autres pays du monde qui soient « traduits » en français : les Français ont tendance à toujours franciser (plus que « traduire ») les noms étrangers, même quand ils ne sont pas difficiles à dire (Cordoue pour Cordoba, Londres pour London, Florence pour Firenze…) mais les toponymes d’Outre-Manche y ont relativement échappé, à part Pays de Galles pour Wales, Douvres pour Dover, Ecosse pour Scotland, Stratford sur Avon pour Stratford upon Avon, mais c’est peu. En revanche, sur leur territoire même, Gallois, Cornouaillais, Ecossais, Irlandais, Manxois, doivent, comme les Bretons, se battre pour que perdurent leurs noms d’origine, par exemple Pennsans au lieu de l’anglicisation Penzance en Cornouailles; pour rester dans le thème de votre article 🙂
Merci pour toutes ces précisions. Très intéressant! Si vous aviez une source pour justifier le pluriel, je serais très curieux de la connaître. Il serait en effet logique de dire « les Cornouailles ».