La semaine précédant le scrutin fédéral, le Devoir s’est fendu d’un anglicisme hideux comme un comédon : Trudeau contemple un gouvernement majoritaire.
Un autre bel exemple de la façon dont un mot peut évoluer lorsqu’une langue l’emprunte à une autre. En français, contempler signifie regarder attentivement, généralement un objet, un paysage. Le Trésor de la langue française donne des exemples plus abstraits, voire philosophiques, comme contempler un exemple. Mais le mot est rarement utilisé dans ce contexte.
Or, M. Trudeau ne contemplait pas, il envisageait l’élection d’un gouvernement majoritaire. Ce sens est emprunté à l’anglais; on dirait par exemple : to contemplate doing something. Dans cet exemple, il est utilisé dans le quatrième sens que lui attribue le Collins Dictionary : to have in mind as a possibility.
La contemplation est un geste noble; encore faut-il s’y adonner avec un esprit français.
Haha, bien vu André!
Si Trudeau « contemple » un gouvernement majoritaire, il doit avoir une « vision » pour le Canada. C’est d’ailleurs ce qui caractérise sa « philosophie », non? 😀
Malheureuse coquille : « précédent » devrait s’écrire « précédant », puisqu’il s’agit du participe présent 🙂
Merci! Coquille malheureuse en effet.
On dit également une langue et non un langue 😉