Veto est un mot latin qui signifie « Je m’oppose ». Il est invariable. Les réformes orthographiques de 1990 nous permettent de l’écrire avec l’accent aigu : véto. On peut aussi l’écrire avec un pluriel français : des vétos.
Le véto est le pouvoir qu’un individu ou une organisation a de s’opposer à l’entrée en vigueur d’une décision. Les personnes en position d’autorité ont un droit de véto. Par exemple, le président des États-Unis peut utiliser son droit de véto pour invalider une loi adoptée par le Congrès.
Cooccurrences
Quatre verbes sont associés au mot véto.
- Donner son véto.
- Mettre son véto.
- Opposer son véto.
- Frapper de son véto.
Cette dernière expression nous est moins familière, mais Hugo et Proust l’ont employée.
Erreurs
L’Académie nous signale qu’apposer son véto est une faute. En effet, le verbe apposer signifie « poser sur quelque chose ».
On serait tenté de dire : imposer son véto. Selon moi, il y a redondance, car une personne opposant son véto se trouve à imposer sa décision. C’est sans doute pourquoi les ouvrages de langue ne le proposent pas comme cooccurrence.
Par souci historique, il n’est pas inintéressant de souligner que le mot fait sa première vraie apparition en français, fulgurante, avec la Révolution française. Dans la refonte constitutionnelle de septembre 1789, le roi Louis XVI se voit privé de nombreux pouvoirs mais conserve un « droit de veto » suspensif. Il en prendra le surnom de Monsieur Veto que l’on entend dans le célèbre chant de La Carmagnole. Les Américains adoptèrent ce principe pour le président, utilisé pour la première fois en 1792 par G. Washington. Selon Wikipédia, il semble avoir été précédé par une forme réduite, le ‘pocket veto’, mais je n’en ai pas trouvé trace écrite.
NB L’association « donner son veto » est rarissime (peut-être seulement au Québec ?).
Addendum : l’Académie semble avoir mal vérifié ses sources. Historiquement, c’est bien ‘apposer son véto’ qui prévalait largement car le roi apposait le mot avec sa signature sur les projets de loi. Les deux formes ont ensuite été en concurrence mais rien ne justifie la condamnation moderne.
Les Américains ont tout simplement conservé dans leur constitution le droit du chef d’État britannique de refuser la sanction d’un projet de loi adopté par les chambres du Parlement. La dernière fois qu’un monarque britannique a refusé de sanctionner un projet de loi a été en 1708. Ce n’était donc pas le monarque français que le Président George Washington a imité en exerçant son droit de véto.
@Thomas Hall : merci pour votre remarque très fondée. Les deux choses ne sont pas incompatibles. Il existait en effet un peu partout des formes anciennes de cette procédure latine. Mais le mot lui-même n’a connu une réelle popularité, subite et durable, que dans ces années 1790, tant en français qu’en anglais (et anglo-américain).
Pour l’étude de fréquence voir : https://books.google.com/ngrams/graph?content=veto_INF&year_start=1700&year_end=2019&corpus=en&smoothing=0&case_insensitive=false