Le champ sémantique du verbe anglais save est plus vaste que celui du français sauver. Le Robert lui attribue trois sens précis : 1) Faire échapper quelqu’un ou un groupe à un grave danger; 2) Empêcher la destruction, la ruine, la perte de; (sauver des emplois; sauver son honneur); 3) RÉGIONALISME (Canada; critiqué) Économiser.
Les deux premiers sens circonscrivent bien la portée de sauver, tandis que le troisième signale clairement l’anglicisme.
L’expression qui revient le plus souvent est Sauver de l’argent. Pourtant, deux verbes simples permettent d’éviter ce calque de l’anglais : économiser et épargner.
Par exemple : J’ai économisé deux dollars : les dentifrices étaient en solde (et non en vente) à la pharmacie. J’épargne pour mes vieux jours (et non je sauve de l’argent).
Un autre intrus qui revient souvent : sauver du temps, ou pire, acheter du temps. En bon français, gagner du temps.
Par exemple : Le ministre gagne du temps pour essayer de réparer les pots cassés (et non pour contrôler les dommages).
En informatique, on sauvegarde un fichier pour le conserver. On sauve un fichier si le disque dur est en perdition et qu’on tente de le récupérer avant qu’il ne soit effacé. C’est le seul cas où on sauve un fichier.