Autant pour un Français, un Belge ou un Québécois, piocher c’est travailler dur, bref bûcher. Le sens de creuser et de remuer la terre avec une pioche est également commun tant en Europe qu’en Amérique.
Les francophones du Canada sont toutefois surpris de lire qu’une personne a pioché un as de cœur pendant une partie de bridge. Le sens de « Prendre (une carte, un domino…) dans la pioche » est inusité de côté-ci de l’Atlantique. Encore faudrait-il s’entendre sur ce que signifie pour nous une pioche, parce qu’au Canada il est question d’un outil, tout simplement.
Comme on le voit, les francophones érigent parfois entre eux des remparts qui ont pour eux un sens différent En français européen, une pioche est aussi un lot de cartes ou de dominos qui n’ont pas été pigés…
Là, je suis certain que ce sont les Européens qui ne comprennent plus ce que j’écris. Comment peut-on piger une carte?
Au Québec, on ne pioche, on pige une carte. En Europe, on pige quand on comprend quelque chose, ce qui est également vrai au Québec.
Et une personne qui ne veut rien comprendre est une tête de pioche. Ça c’est clair des deux côtés de l’Atlantique.
Instructif mais « des remparts de mots dont ils ne s’entendent pas sur le sens » est-il syntaxiquement correct ?
Question sans ironie : j’ai déjà lu cette tournure mais elle me heurte, « le sens », ici, est orphelin, il manque un rattachement possessif, si je puis dire: le sens de qui, de quoi, déjà ?
En l’occurrence, c’est résoluble en « sur le sens desquels ils ne s’entendent pas » mais ce n’est pas toujours possible.
Je suis d’accord avec Bertrand.
TILF:
article »dont » ‘Grammaire du « bon » usage.
a) Emplois non admis.
) [Cas où dont devrait déterminer un compl. prép. dans la prop. rel.; la constr. avec dont est alors remplacée par une constr. où l’antécédent est repris par de qui pour un être animé, duquel, de laquelle, desquels ou desquelles dans les autres cas; le compl. prép., quoique faisant partie de la rel., précède obligatoirement le pron. rel.] « Le garçon à l’avenir de qui (en fr. parlé : duquel) je m’intéresse » (et non : « *Le garçon dont je m’intéresse à l’avenir »). « Le livre à la rédaction duquel je travaille » (et non : « *Le livre dont je travaille à la rédaction »). « Le parc dans les allées duquel je me promène » (et non : « *Le parc dont je me promène dans les allées ») (ds G. MAUGER, Gramm. pratique du fr. d’auj., Paris, Hachette, 1968, § 398) :
Je vous signale à vous et à Bertrand que j’ai corrigé mon texte.
Merci; langue traître que la nôtre?