Imputabilité

Les fautes de français qui pullulent dans nos médias ne viennent pas toutes de l’anglais. Imputabilité en est un bel exemple.

Tout le monde l’emploie : les administrateurs publics, les personnes affectées aux relations publiques, les journalistes… Le terme doit donc être correct. Eh bien non !

On parle de l’imputabilité d’une personne, d’une organisation, pour dire qu’elle est responsable, qu’elle doit rendre des comptes. Or ces acceptions sont fausses. Il s’agit ici non pas d’un anglicisme mais d’une impropriété, c’est-à-dire d’un terme employé dans un sens qui n’est pas le sien.

Premier point : il faut garder en tête qu’imputabilité renvoie à une chose négative. Une erreur peut être imputable à la négligence. Second point : seules les choses sont imputables, pas les personnes. Par exemple, si l’on veut dire qu’un directeur est « imputable », il faudra plutôt écrire qu’il est responsable ou qu’il rend des comptes à telle instance, tel directeur général. On pourrait aussi dire qu’il est redevable. Bref, n’importe quoi sauf imputable.

D’ailleurs, on peut facilement remplacer imputabilité par le terme responsabilité. Dans un texte plus relevé, on peut aussi parler de reddition de comptes au lieu d’imputabilité.

Petite anecdote en terminant : le Bureau de la traduction du gouvernement fédéral a convaincu les députés des Communes de changer le titre du projet de loi sur l’imputabilité, qui s’appelle maintenant Loi sur la responsabilité fédérale.

2 réflexions sur « Imputabilité »

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