Le port de Hambourg ? La bombe d’Hiroshima ? La ville de Halifax ? D’Halifax ?
Il y quoi devenir bègue. Faut-il faire l’élision devant un toponyme non français commençant par un h?
Comme on le sait, le français ne prononce pas toujours le h initial, contrairement à l’anglais ou à l’allemand, par exemple.
La solution facile serait de proposer une règle unique, soit de faire l’élision de la particule devant les noms de lieux commençant par un h. Mais, comme toujours, les choses ne sont pas aussi simples en français. Une consultation des ouvrages de difficultés et des grammaires saura rapidement vous en convaincre.
Grevisse, dans Le bon usage souligne que le h est aspiré pour beaucoup de noms de lieux et de personnes des pays de langue germanique, comme Hambourg, Hanovre, Harlem ou Hollande. Toutefois, il fait observer que l’usage populaire ne fait pas toujours la disjonction, comme il le dit, et que le H initial n’est plus aspiré. De fait, les ouvrages de difficultés de la langue de Hanse, Colin, Péchouin, entre autres, font preuve de prudence à ce sujet et se gardent d’édicter une règle qui, en fait, n’existe pas vraiment.
Celle-ci peut s’expliquer par le fait que certains toponymes ou noms propres sont suffisamment mentionnés en français pour que les francophones en viennent à les traiter comme des noms français et, donc, à ne plus prononcer le h aspiré. Le général de Gaulle, dont on ne saurait douter de la maîtrise de notre langue, faisait l’élision lorsqu’il parlait de la politique d’Hitler.
Un petit coup d’œil dans Internet révèle que les expressions « la bombe d’Hiroshima » et « la politique d’Hitler » se voient plus souvent que « la bombe de Hiroshima » et « la politique de Hitler ». Mais si on précise la recherche en la dirigeant vers les sites de publications respectées comme Le Monde, Le Figaro et L’Express, on constate que sont privilégiées les formes respectant le H aspiré, donc sans élision de la particule.
Le cas de la ville de Halifax pourrait être éclairant. La Commission de toponymie du Québec a proposé en 2004 que la particule soit énoncée au long dans toutes les nouvelles désignations québécoises créées après 2004. Cela signifie que la municipalité de Sainte-Sophie-d’Halifax conservera son nom, mais que tout nouveau nom de ville ou de rue comportant le nom de Halifax, par exemple, devra respecter le H aspiré de la capitale néo-écossaise. Cette directive annonce peut-être un changement de cap intéressant, d’autant plus que tous les noms de langues autres que le français pourraient traités sur le même pied. L’uniformité est en effet préférable et nous évite de vérifier chaque fois quel est l’usage.
D’ailleurs, le français respecte déjà le H aspiré de certains toponymes étrangers. On peut penser à la Hongrie et au Honduras.
Certains évoqueront le cas d’Haïti, dont le nom officiel est la République d’Haïti. Mais voilà, il n’y a pas de H aspiré dans Haïti. C’est d’ailleurs pourquoi les Haïtiens disent « en Haïti » et non « à Haïti », comme le voudraient certains grammairiens.
Pour en revenir à Halifax, au moins deux appellations officielles comportent l’élision : le Lieu historique national de la Citadelle-d’Halifax et celui du Port d’Halifax.
Ceux qui voudront jouer de prudence opteront pour l’élision; mais il faut être conscient que bien des rédacteurs écrivent de Halifax.
Que vois-je en tête de liste des résultats de recherche de Google? Pas la BDL, pas les Clés du français pratique, mais andreracicot.ca. Félicitations André!
« les sites de publications respectées comme Le Monde, Le Figaro et L’Express » LOL comme on dit en français académique ! les « journalistes » de ces sites sont ignares et semi-illettrés ! Leurs « articles » sont bourrés de fautes et d’incorrections… vous devez confondre avec le Figaro d’il y a cent ans…