Disposer de quelque chose

Avez-vous l’intention de disposer de vos vieux meubles? Le Canadien peut-il disposer des Sénateurs d’Ottawa au compte de sept à deux?

Ces deux phrases seraient correctes en anglais, mais pas en français. Dans les deux cas, le verbe disposer revêt un sens très courant dans les écrits journalistiques au point que le lectorat n’y généralement que du feu.

Disposer, dans le sens de se débarrasser de quelque chose

De fait, disposer signifie « avoir à sa disposition » et il n’a nullement le sens de défaire, de se débarrasser de.

Longtemps, il existait au gouvernement fédéral un monstre linguistique appelé Corporation de disposition des biens de la Couronne. Deux anglicismes pour le prix d’un; c’est ce qui arrive quand des fonctionnaires s’imaginent qu’ils n’ont pas besoin de traducteurs professionnels. Dans ce cas précis il aurait été plus pertinent de parler de l’aliénation des biens de l’État. En effet, aliéner a le sens plus noble de « se défaire de quelque chose ».

Disposer en français

En français, disposer signifie « avoir en sa possession » et « exercer son droit de propriété », ce qui implique, éventuellement, de se débarrasser d’un bien.

Le mot disposer se voit aussi dans le sens d’être capable de prendre ses propres décisions, d’être libre et indépendant. On parle d’ailleurs du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Le peuple québécois a le droit de disposer de lui-même.

Toute personne a le droit de disposer de son corps.

Dans le monde du sport

La langue des sports est trop souvent teintée d’anglais. « Le Canadien dispose des Sénateurs. » est un autre emprunt à la langue de Shakespeare. Ici, vaincre, défaire, l’emporter sur, avoir raison de auraient été préférables.

Bien oui, il faut souvent travailler très fort dans les coins pour parler français correctement. Disposer est un faux ami redoutable.

Une réflexion sur « Disposer de quelque chose »

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