La « locution sur la base de » est devenue particulièrement envahissante, au point d’éclipser des manières plus naturelles et plus simples de s’exprimer. Quelques exemples :
Le reporter rédige un reportage sur une base quotidienne.
Sur une base hebdomadaire, on recense 3000 nouveaux cas.
Le taux d’inflation dans ce pays frise les 30 pour 100, sur une base annuelle.
L’agent de sécurité vérifie la fermeture des portes sur une base régulière.
Ces formulations paraissent tout ce qu’il y a de plus naturelles, sauf si on les reformule en français.
Le reporter rédige un article par jour.
Toutes les semaines, on recense 3000 nouveaux cas.
Le taux d’inflation annuel dans ce pays frise les 30 pour 100.
L’agent de sécurité vérifie régulièrement la fermeture des portes.
Première constatation : le texte est moins lourd et surtout plus naturel. Deuxième constatation : les expressions de remplacement vont dans la logique du français, elles n’écorchent pas les oreilles.
On se demande alors pourquoi les rédacteurs ne les emploient pas. La réponse est simple : parce qu’ils pensent en anglais.
Basé
« Êtes-vous basé en Outaouais? », me demandait récemment un journaliste. Cette question m’a fait froncer les sourcils. Le lévrier parfois congestionné que je suis parfois flairait l’anglicisme. Avais-je tort?
D’emblée, cette expression me paraissait relever du vocabulaire militaire, ce qui est tout à fait exact. Être basé quelque part signifie avoir pour base. Par extension, on peut dire qu’une entreprise, un diplomate ou un journaliste est basé à Abidjan.
Mais il serait plus juste et plus élégant d’affirmer qu’une entreprise est implantée à Abidjan, qu’un diplomate ou un journaliste est en poste dans la même ville.
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André Racicot vient de faire paraître un ouvrage Plaidoyer pour une réforme du français. Ce livre accessible à tous est la somme de ses réflexions sur l’histoire et l’évolution de la langue française. L’auteur y met en lumière les trop nombreuses complexités inutiles du français, qui gagnerait à se simplifier sans pour autant devenir simplet. Un ouvrage stimulant et instructif qui vous surprendra.
On peut le commander sur le site LesLibraires.ca ou encore aux éditions Crescendo.
Si vous me permettez, mon cher André, je dirais « toutes les semaines » et « tous les jours », et non « à toutes les semaines » et « à tous les jours ». Une erreur d’inattention sûrement. 🙂
Autre chose : « sur la base de qqch » est correct (p. ex., sur la base de notre entente). Ce qui est critiquable est « sur une base + adjectif ».
Cordialement
Bonjour, j’ai fureté pas mal partout sur le Web et là, je me débats avec cette phrase
All role-based security groups associated with the Service Centers.
Il me semble (je dis bien) que basé dans ce cas-ci ne serait pas fautif, ai-je tort?
Tous les groupes de sécurité basés sur des rôles associés aux centres de services.
Une phrase quelque peu obscure… Le mot « base » ne parait pas erroné dans ce contexte. Vous pourriez aussi parler des groupes de sécurité axés sur des rôles…
Merci pour cette réponse rapide. Je suis toujours intéressée par tout ce que vous publiez!