Gracier

Gracier, c’est faire grâce à quelqu’un, nous dit le Petit Robert. La grâce est un pardon, une remise de peine, poursuit le dictionnaire.

Dès son retour au pouvoir, le président américain s’est empressé de gracier les émeutiers qui, le 6 janvier 2021, ont tenté d’empêcher la certification par le Sénat de l’élection de Joe Biden. Ce que l’on appelle en langage clair une tentative de coup d’État.

Il n’est pas tout à fait exact de dire que le fou furieux de Washington a pardonné les insurgés. Il s’agit ici d’un calque de l’anglais. En français, on parler de gracier un condamné.

Pardonner

Bien entendu, le verbe pardonner a pour sens de renoncer à punir quelqu’un. Son emploi pour désigner la grâce accordée par Trump aux criminels du 6 janvier n’est pas entièrement dénuée de sens.

C’est pourquoi on peut à demi pardonner les journalistes qui ont utilisé le verbe pardonner, sans toutefois leur donner un pardon total.

Mais, comme on dit, faute avouée à demi pardonnée. Encore faudrait-il qu’il y ait aveu…

3 réflexions sur « Gracier »

  1. Bonjour

    L’alerte Joe Biden quant à lui a-t-il gracié ou pardonné son propre fils ?

    L’expression « Ce que l’on appelle en langage clair » est-elle une astuce rhétorique pour affirmer sans recours ?
    Exemple : « la forme prise par l’immigration en France ces quarante dernières années est, ce que l’on appelle en langage clair, un grand remplacement. »

    En voilà de bonnes questions 😉

  2. N’en déplaise au Robert, les mots de la famille de ‘grâce’ n’ont que peu de rapport avec le ‘pardon’. Étymologiquement, ils sont liés au bon plaisir (gré, agrément, agréable), au remerciement (gratitude, congratuler) ou à la faveur (gratuit, ingrat et grâce). ‘Gracier’, c’est donc accorder une faveur discrétionnaire ce qui est sans rapport avec un pardon. Le rapprochement est moderne et abusif. Mais qu’est-ce qui ne l’est pas de nos jours ?

  3. André, merci pour cet éclaircissement sur les nuances entre « gracier » et « pardonner ». Votre analyse met en lumière comment la précision linguistique est essentielle, surtout dans le contexte politique chargé de ces événements. Cela rappelle l’importance de choisir nos mots avec soin pour refléter la réalité des actions sans les déformer. J’ajouterai que cette distinction est d’autant plus pertinente dans des situations où les termes juridiques ont des conséquences directes sur la compréhension et l’interprétation des lois et des actes officiels.

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