Le mot digital vient du latin digitalis, qui signifie « doigt ». Par exemple, on parle d’une empreinte digitale.
Depuis bon nombre d’années, ce mot est employé dans un sens différent dans le monde de l’électronique. Une montre à affichage digital.
L’engouement pour les termes d’origine anglaise ne se dément pas dans le domaine de l’électronique. On a parfois l’impression que plus rien ne se traduit… sauf au Québec. Mais des trouvailles intéressantes comme pourriel pour spam n’ont guère la cote de l’autre côté de l’Atlantique, où ils suscitent raillerie…
Pour en revenir à notre montre, elle est à affichage numérique. Comme on le voit, la traduction est très simple; elle n’implique pas de néologisme déroutant ni de périphrase.
Certains se demanderont pourquoi les anglophones en sont venus à utiliser digital dans le sens qu’on lui attribue en électronique. Je risque une explication : on comptait jadis sur nos doigts.
C’était bien avant l’avènement des ordinateurs… terme qui aujourd’hui se dirait probablement computer en français…
En anglais, le mot « digit » veut dire un des chiffres entre zéro et neuf, comme « 6-digit number », sans doute parce que anciennement on compter sur les « digits » (« fingers»). Une calculette électronique est donc « numérique » (fr) ou « digital » (en).
Alors oui mais avec le recul, depuis 4 ans, cette affaire numérique/digital qui me hérissait le poil dans le même sens que vous constitue à vrai dire un de ces rares cas d’enrichissement plutôt qu’une substitution :
numérique, c’est la vue rapprochée, le matériel concret : un document numérique; La numérisation des empreintes… digitales 🙂
Digital, plutôt la vue d’ensemble, le processus, l’industrie : le marketing digital.
La digitalisation du recrutement exige une numérisation des CV – mais pas que.
Donc un apport, finalement, qui enrichit le français par-rapport à l’anglais lequel n’a pas, et pour cause, cette nuance importée.
Certes le terme reste pénible voire comique à l’oreille francophone (si j’ose dire), on pense aux doigts mais c’est comme les pures invasions, sans contrepartie celles-là (domestique, exposer, excité etc.) : on s’y fera.