Le mot n’est pas utilisé de la même manière au Québec et en Europe.
Ici, cet anglicisme est aussi viral que virulent. Il peut signifier de rang supérieur. Par exemple, on pourrait dire que les ministres des Affaires étrangères, des Finances ou de la Défense sont des ministres séniors.
Dans une banque, un économiste sénior est l’économiste en chef, principal. Le terme en question peut être traduit de manière différente, selon le contexte. Ainsi, un traducteur sénior est en fait un traducteur chevronné, expérimenté. Une secrétaire sénior, une secrétaire de direction.
En Europe, sénior est défini comme une personne de plus de 50 ans ou comme un jeune retraité. Le sens ne concorde pas tout à fait avec ce que nous appelons au Québec les aînés, mot qui remplace l’expression personnes âgées. Ce sont habituellement celles qui ont plus de 65 ans.
On observe ici deux tendances : en Europe le recours systématique à l’anglais pour exprimer de nouvelles réalités, ou le rebaptiser; au Québec une transmutation sémantique pour éliminer toute aspérité de langage qui irait à l’encontre de la rectitude politique.