On entend souvent parler d’une confrontation entre un joueur et son entraineur, d’une confrontation entre un mari et une femme. L’image qui nous vient est celle d’un affrontement violent, avec éclats de voix, etc.
Ce sens est toutefois largement critiqué en français.
« Contrairement à l’anglais confrontation, en français confrontation n’est pas synonyme des mots affrontement, conflit, dispute, différend. » nous dit la Banque de dépannage linguistique.
Une confrontation est plutôt une comparaison. Par exemple, on met en présence deux personnes pour comparer leurs témoignages; on confronte deux écritures.
Jusqu’ici, les choses semblent claires, la cause est entendue.
Peut-être pas autant qu’on pense.
Le Grand Robert parle de mettre face à face des personnes ou des groupes pour un débat.
Le Petit Larousse donne plusieurs exemples intéressants : confrontation des points de vue; confrontation armée. Dans ce dernier exemple, l’ouvrage donne à confrontation le sens d’un conflit entre deux pays.
Voilà qui semble un peu s’écarter des définitions plus classiques.
Le Trésor de la langue française en rajoute : « À l’idée de face à face s’ajoute celle d’affrontement, d’antagonisme, de conflit. »
Que faut-il conclure? Que le Multidictionnaire de la langue française et la Banque de dépannage linguistique errent?
J’hésiterais avant de leur lancer la pierre. Il me semble plus probable que confrontation a perdu le sens d’affrontement au fil des siècles, mais que l’anglais a conservé cette acception.
Conclusion : mieux vaut faire preuve de prudence en… confrontant conflit et confrontation.
Vous lirez avec intérêt l’article sur le verbe confronter.