Le 20 janvier prochain se déroulera une cérémonie au cours de laquelle le président élu des États-Unis prêtera serment, avant de prendre ses fonctions.
Les journalistes canadiens seront encore une fois tentés de suivre la démarche de l’anglais, sans se poser de question. On risque d’entendre nos médias parler de la cérémonie d’inauguration du nouveau président.
Cette expression ne passe pas en français. Dans notre langue, on inaugure un bâtiment, comme en témoigne Le Petit Larousse :
Cérémonie, acte par lequel on procède officiellement à l’installation, à la mise en service d’un monument, d’un édifice, d’une construction, etc. : Inauguration d’un établissement scolaire.
Comme on le voit, on n’inaugure pas un président.
Jadis, le terme inauguration était utilisé pour des personnes. Mais, nous précise Le Trésor de la langue française, il s’agissait d’une « Cérémonie religieuse qui se pratique au sacre, au couronnement des souverains. L’inauguration d’un empereur. » L’ouvrage souligne que cet emploi est vieilli.
Le nouveau président prêtera serment sur les marches du Capitole. Il s’agit donc d’une cérémonie d’assermentation.
Peut-on dans ce cas précis parler d’investiture? Pas vraiment.
Au sens moderne, une investiture est un acte par lequel un parti politique désigne un candidat à une élection. Par exemple, Mme Clinton a été investie par le Parti démocrate. Une investiture peut aussi être définie par la confiance que vote un Parlement à un gouvernement ou un premier ministre. Ce dernier est investi de la confiance de la Chambre.
Souhaitons que nos scribes nous épargnent leur cérémonie d’inauguration ou cérémonie d’investiture. Je suis d’un optimisme très prudent.
Et que dites-vous du terme « cérémonie d’intronisation »? Terme proposé par Le Devoir : http://www.ledevoir.com/societe/medias/489697/le-point-de-notre-equipe-de-revision-pourquoi-traduire-inauguration-day-par-inauguration
Trump n’est pas un roi; il ne monte pas sur un trône.