Il est facile de s’embrouiller lorsqu’il est question du contre-terrorisme. De prime abord, on songe tout de suite à la lutte contre le terrorisme. Le terme est d’ailleurs employé assez souvent dans ce sens, notamment par le ministère français de la Défense. On le voit aussi à la Gendarmerie royale du Canada.
Curieusement, contre-terrorisme ne désigne pas la lutte contre le terrorisme. Du moins, pas pour tout le monde… La définition traditionnelle figure dans le Larousse :
Ensemble d’actions ripostant au terrorisme par des moyens analogues.
Le contre-terrorisme serait donc des actions terroristes perpétrées par un État contre un autre. Certains loustics diront qu’il s’agit d’une pratique courante…
pourtant, Le Robert précise que cette lutte contre le terrorisme s’effectue «parfois par les mêmes moyens».
On peut penser que le sens de ce mot évoluera dans les prochaines années pour rejoindre celui de l’anglais. En effet, on parle beaucoup plus de la lutte contre le terrorisme, que celui pratiqué par certains État pour contrer le terrorisme qu’ils subissent. L’usage tracera son sillon, comme d’habitude.
On peut établir un parallèle avec contre-espionnage, que le Larousse définit ainsi :
Service de sécurité chargé de déceler l’action des agents de renseignements ennemis, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Le contre-espionnage est la lutte contre l’espionnage. La nuance étant que cette lutte peut passer par des activités d’espionnage.
Un sujet explosif.