Les journalistes, obnubilés par la tentation de l’hyperbole, n’en finissent de qualifier de toutes les manières le mot record, comme si ce dernier ne se suffisait pas à lui-même.
Allons-y gaiement. Un nouveau record, un record jamais égalé, un record absolu…
Beurk! Quelle méconnaissance de la sémantique.
Un record est par définition nouveau. Imaginez-vous un commentateur sportif dire que Rafael Nadal a établi un ancien record?
Usain Bolt a établi un record jamais égalé de 9,58 secondes au 100 mètres. Si c’est un record, c’est probablement qu’il n’a jamais été égalé. Si c’était un ancien record, on le dirait, non?
Un jour, peut-être, son record sera battu, pulvérisé, mais non brisé, qui est un anglicisme.
Alors pourquoi tout ce cafouillage?
Pourtant, le Robert est clair quand il définit un record : « Exploit sportif qui dépasse ce qui a été fait avant dans le même genre. »
Le détenteur du record est malheureusement appelé recordman, faux anglicisme, incompréhensible pour des anglophones.
Mis en apposition, record peut aussi servir d’adjectif. Par conséquent, il est logique de l’accorder : des bénéfices records.
Certains grammairiens estiment qu’il devrait être invariable, parce que le mot vient de l’anglais. Idem pour standard. Certains battent tous les records quand il s’agit de compliquer inutilement le français.
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