Les jeux olympiques de Tokyo battent leur plein, dans un climat étrange, à cause de la pandémie et de l’hostilité de la population japonaise à la tenue de ces bacchanales du sport.
Des jeux étranges aussi parce qu’on y voit de nouvelles disciplines qui feraient sûrement sourciller Pierre de Coubertin, comme le skateboard et la balle molle.
Une discipline exigeante : la majuscule!
Maîtriser les règles d’écriture confuses du française est une tâche ardue. Sur le plan de la simplicité et de la cohérence, notre langue échoue aux qualifications.
Une appellation aussi simple et connue que « jeux olympiques » devrait faire l’unanimité pour ce qui est de l’emploi de la majuscule.
Pourtant, ce n’est pas le cas.
La Charte olympique proclame : les Jeux Olympiques. Évidemment, cette solution ne respecte pas les règles conventionnelles qui dictent la minuscule à l’adjectif, à moins qu’il ne soit en début d’expression. Les juges ont tranché : disqualifiée!
Le Code typographique du Syndicat national des cadres et maîtrises du livre, de la presse et des industries graphiques propose jeux Olympiques. Le Petit Larousse suit le même tracé, qui est celui que l’on retrouve pour certaines appellations toponymiques. Majuscule à l’élément déterminatif, mais minuscule au générique, bref, le contraire de ce qui se fait habituellement. Dans l’usage courant, toutefois, ce type de graphies pour les jeux olympiques est très rare. Faux départ!
Si l’on veut rattraper le peloton de la majorité de la presse francophone, on écrira Jeux olympiques. On rejoindra les rangs d’un grand marathonien, Le Petit Robert, et d’un autre coureur de fond, le Grevisse. Médaille d’or!
Reste l’appellation poids plume, jeux olympiques, employée en début de texte et préconisée par l’Académie française. Curieusement, dans un article de la rubrique Dire, ne pas dire, l’Académie donne comme exemple Les jeux olympiques de Paris; mais elle décide de botter en touche en préconisant la majuscule lorsque le nom de la ville hôtesse n’est pas mentionnée. Donc, les Jeux olympiques tout court.
Encore une fois, les Immortels trouvent le moyen de compliquer tout ce qui pourrait être simple. Carton rouge!
Les Jeux méritent amplement leur majuscule initiale, car ils sont une institution en tant que telle; ils ont remporté la palme (olympique) depuis longtemps. C’est un peu les dépouiller de leurs médailles que de les priver de leur majuscule. Les Jeux olympiques ont plus de panache écrits ainsi.
Les rédacteurs ne voulant pas doper leurs textes de sigles inutiles nous éviteront l’irritant JO. Ils parleront des Jeux tout simplement. Quand le contexte est clair, la majuscule elliptique fait son petit tour de piste sous les acclamations du lectorat en délire.
Qu’en est-il d’olympiade? Ce terme qualifie la période de quatre ans entre les Jeux olympiques. Les Jeux de Tokyo sont ceux de la XXXIIe olympiade et les juges sont unanimes : ce mot s’écrit toujours en minuscule.
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