La pandémie chinoise reprend de la vigueur. Le président des États-Unis vient d’être déclaré positif à la covid-19. De nombreux membres de son entourage l’ont également attrapé. Karma, diront certains.
L’expression tester positif reprend du service, propagée par les médias français, qui semblent l’avoir adoptée, ainsi que par ceux du Canada. Le président américain, sa porte-parole Kayleigh McEnany et bien d’autres justiciers non masqués ont testé positif.
Ainsi s’exprime-t-on en anglais. Mais comment le dire correctement en français?
L’Office québécois de la langue française nous offre plusieurs solutions :
- Être déclaré positif;
- Être positif;
- Avoir subi un test positif;
- Avoir subi un contrôle positif;
- Avoir obtenu un résultat positif.
Dans le monde du sport, on pourra dire que tel athlète russe a eu un contrôle de dopage positif.
Il est donc très facile d’éviter de tester positif.
Mon cher André, vous savez sûrement que les anglicismes me hérissent le poil et que je témoigne peu de complaisance à leur égard. Mais j’évite généralement de sauter aux conclusions et de hurler à l’anglicisme dès qu’une tournure est similaire dans les deux langues qui nous intéressent. De fait, les expressions « parallèles » sont légions, soit qu’elles viennent de calques qui se perdent dans la nuit des temps et qui sont passés dans le fond de la langue, soit qu’elles soient l’aboutissement d’une même construction spontanée dans les deux langue pour décrire une même réalité, y compris de façon imagée.
Dans le cas présent, il semble donc qu’on entende ou lise « contrôlé positif » en français et probablement quelque chose comme « tested positive » en anglais. Est-ce pour autant un calque? L’anglais a-t-il une nouvelle fois percolé dans le français?
Il convient quand même de rappeler que l’apposition et l’élision sont deux procédés qui sont employés en français courant de façon tout à fait idiomatique, même si de nombreux langagiers québéois se montrent en pratique frileux à l’égard de ces modalités syntaxiques (tout comme beaucoup ont de la difficulté avec les sens figurés, par extension ou par analogie des mots, qui participent pourtant à la richesse et à la beauté de notre langue – mais c’est un autre débat). Je pense à des expressions bien françaises comme « rouler carosse » ou « adresse courriel », pour ne citer que deux exemples d’élision qui me viennent à l’esprit.
Dès lors, il n’est pas interdit de penser que la construction « contrôlé positif » puise naturellement ses sources dans le français parlé. Les francophones n’aiment pas plus que les anglophones passer par Mexico pour se rendre de Montréal à Toronto et ont autant que ces derniers le raccourci de langage facile.
Je ne m’inscris donc pas en faux contre votre billet, mais j’aurais tendance à être plus prudent. 🙂
Mais diriez-vous « testé positif à la COVID-19 » ou « pour la COVID-19 ». Je constate que, parfois, c’est le choix de la proposition qui est à l’origine de l’anglicisme (pensons au célèbre « chercher pour qqch » entendu si souvent au Québec).
Enfin, merci pour ce billet! J’entends trop souvent « testé positif pour », c’est terrible. À mon avis, c’est une démonstration pénible de manque de vocabulaire. On pourrait aussi dire, pour la maladie, « a reçu un diagnostic de » ou « s’est fait diagnostiquer ».
Ça suffit, la paresse langagière.