Disposer d’un adversaire

Les Giants disposent des Pirates… Le lanceur Madison Bumgarner (quel nom!) a disposé de dix frappeurs des Pirates… Ce verbe en apparence très correct foisonne dans  les textes du merveilleux monde du sport. Il apparaît sans cesse dans les dépêches traduites de la Presse Canadienne, dans les textes rédigés par des journalistes de La Presse et du Devoir.

Dans un article précédent, j’expliquais que disposer n’a pas du tout le sens de vaincre, défaire, l’emporter sur.

Donc : les Giants battent ou défont les Pirates; les Giants l’emportent sur les Pirates.

De fait, disposer signifie « avoir à sa disposition ». Il n’a nullement le sens de défaire, de se débarrasser de.

Longtemps, il existait au gouvernement fédéral un monstre linguistique appelé Corporation de disposition des biens de la Couronne. Deux anglicismes pour le prix d’un; c’est ce qui arrive quand des fonctionnaires s’imaginent qu’ils n’ont pas besoin de traducteurs professionnels.

Malheureusement, cette erreur est bien implantée au Canada. On peut toujours tenter de la signaler à ceux qui la commettent, mais beaucoup d’entre eux font la sourde oreille.

Une réflexion sur « Disposer d’un adversaire »

  1. On aurait aussi pu penser que « défaire » est un anglicisme, qui ressemble beaucoup à l’anglais « defeat », comme dans « The Washington Nationals will defeat the Los Angeles Angels to win the World Series! ». 😉

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