Un petit saut dans le monde de la littérature et du cinéma.
Un mythe
Tout le monde connait l’histoire de Frankenstein, le monstre créé par un sombre docteur à partir de morceaux de cadavres à qui il redonne la vie. Eh bien ce n’est pas tout à fait vrai.
Tout d’abord Frankenstein n’est pas le nom du monstre mais celui de son créateur, le Dr Victor Frankenstein. Le monstre n’a pas de nom.
Autre mythe, le monstre a l’air… d’un monstre. Là encore, on s’éloigne de la vérité. En réalité, le soi-disant monstre avait plutôt l’allure d’un humanoïde géant, et il faisait peur, c’est vrai.
La créature du Dr Frankenstein n’a rien à voir avec la caricature grossière inventée par Hollywood. Comme toujours, les Américains gâchent tout ce qu’ils touchent. En 1931, il était beaucoup plus spectaculaire de donner à la créature une peau verte et des traits outranciers. Malheureusement, c’est le portrait qui est resté.
Le roman
Mary Shelley, née en 1797 à Londres, fait paraitre en 1818 son œuvre maitresse Frankenstein ou le Prométhée moderne. Il s’agit d’un roman gothique qui a peu retenu l’attention. L’autrice serait sûrement abasourdie de voir le retentissement de son roman, deux cents ans plus tard.
Un film
Un nouveau film de Guillermo del Toro relate la vraie histoire de la créature de Victor Frankenstein.
D’après la critique, le film cherche à comprendre les motivations du scientifique et décrit son entourage, ce que ne faisait pas le film avec Boris Karloff. Del Toro rend hommage à l’œuvre de l’écrivaine Mary Shelley et lui rend justice.
Je ne puis m’empêcher de faire un parallèle avec le chef-d’œuvre de Stanley Kubrick, 2001 l’odyssée de l’espace, dans lequel l’ordinateur l’ordinateur d’une station spatiale s’empare des commandes de celle-ci et s’attaque à l’équipage. S’ensuit un affrontement féroce qui apparait de plus en plus prémonitoire.
En effet, comment ne pas faire aussi le parallèle avec l’intelligence artificielle qui ressemble beaucoup à un mauvais génie échappé d’une bouteille? Des scientifiques, dont le professeur Yoshua Bengio de l’Université de Montréal, nous mettent en garde contre une perte de contrôle possible dans un proche avenir. Paranoïa?
Chose certaine, on a observé un phénomène inquiétant : des ordinateurs ont déjà lancé une conversation cryptée entre eux, sans que les informaticiens ne comprennent ce qu’ils disaient. Le vrai monstre se trouve peut-être par là.
Article fort intéressant. Vous avez raison de dénoncer la déformation du roman de Mary Shelley et de la créature du docteur Frankenstein par le cinéma hollywoodien, lequel nous fait rater la valeur philosophique du roman, qui vaut la peine d’être lu.
Par ailleurs, je m’étonne de lire, dans votre article, les mots « soi-disant monstre ». Comme j’ai lu le roman il y a déjà de très nombreuses années, je me demande si la créature chimérique de l’œuvre romanesque disait bien d’elle-même qu’elle était un monstre.
Je me demande aussi si l’on n’aurait pas pu dire « l’ordinateur d’une station spatiale s’empare des commandes de celle-ci et s’attaque à l’équipage » plutôt que « prend le contrôle et s’attaque à l’équipage. »