Voilà deux récompenses emblématiques des cinémas états-unien et français.
Mais la question de la graphie entre tout de suite en scène : majuscule ou pas? Et le pluriel?
Oscar et César sont deux noms propres. Habituellement, les noms propres ne prennent pas la marque du pluriel, bien que les exceptions abondent. Auteurs et grammairiens ne s’entendent pas à ce sujet. Certains écrivent les Tudors, les Romanovs, d’autres pas. Même flottement avec les Corées et les Corée.
Les dictionnaires
Alors que font les dictionnaires avec les deux trophées?
Tant le Robert que le Larousse mettent la minuscule à l’entrée. Curieusement, la majuscule apparaît dans les explications et les exemples. Le Robert donne ce qui suit : La cérémonie des Oscars. Il a reçu l’Oscar du meilleur acteur.
Quant au Larousse, il donne aussi la minuscule à l’entrée principale pour les deux mots. Mais, dans les deux cas, le dictionnaire se contredit en renvoyant le lecteur à la « liste des lauréats des césars », dont le titre, en fin de volume est « Le César du meilleur film. »
Apparemment, le Larousse fait la distinction entre le singulier, qui requiert la majuscule, et le pluriel qui deviendrait un nom générique.
Avouons que le français n’a pas son pareil pour compliquer ce qui pourrait être simple dès le départ.
Les deux ouvrages s’entendent cependant pour mettre la marque du pluriel.
La presse
Dans la presse française, c’est moins clair. On voit aussi bien les César que les Césars. Mais la majuscule prédomine.
Au Québec, l’usage semble plus constant. La majuscule est de mise, puisqu’il s’agit de noms propres. D’ailleurs, d’autres prix semblables existent ici : les Juno, les Jupiter, les Olivier, etc.
Le réflexe est de conserver la majuscule initiale. Le journal La Presse écrit les Oscars, tandis que Le Devoir conserve la majuscule mais ne met pas de s au pluriel. L’article de Christian Rioux, paru le 26 janvier 2016, est révélateur. On y lit : Les Oscar et les César.
Conclusion
La Banque de dépannage linguistique observe ce qui suit :
L’usage en la matière est fluctuant; la majuscule et la minuscule restent parfois en concurrence dans certains cas. Les noms de trophées devenus des noms communs prennent la marque du pluriel au besoin.
La majuscule semble s’imposer, même si les dictionnaires ont lexicalisé le nom des trophées. Pour ce qui est du pluriel, beaucoup éprouvent un malaise à mettre la marque du pluriel à un nom propre, mais l’usage n’est pas clair à ce sujet. Donc difficile de condamner La Presse. Mais l’usage du Devoir est tout aussi défendable.